Garder le cap coûte que coûte et croiser les doigts pour que ça tienne : l'exécutif veut tout faire pour éviter un reconfinement national. En revanche, dans 20 départements, la question d'un confinement le week-end est "sérieusement" à l'étude. À Paris et dans toute l'Île-de-France, le nombre de cas positifs au coronavirus pour 100.000 habitants a été multiplié par trois entre décembre et fin février. Plus de sept lits de réanimation sur dix sont aujourd'hui occupés par des patients Covid-19. La maire Anne Hidalgo ne veut quant à elle pas d'un confinement le week-end, une mesure "dure" et presque "inhumaine".
"Je n'en peux plus"
Sur les quais de Seine, tout le monde en est persuadé : ce n'est pas seulement un confinement le week-end qui attend les Franciliens, mais un reconfinement strict. Alors, les Parisiens sont venus profiter mardi après-midi, bière à la main, sur les quais. Certains ont même pris leur ordinateur pour télétravailler au soleil.
"Je reviendrai sûrement ici tous les jours et je continuerai quand même à faire des petites balades, parce qu'il fait beau en ce moment", assure Delphine, une Francilienne croisée dans le centre de Paris. "Ce n'est pas parce qu'il y a un confinement que je vais m'arrêter de vivre. Je n'en peux plus."
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Quitter la région ?
Alexandre pressent lui aussi que le prochain apéro se fera par visioconférence. Alors, il envisage toutes les solutions pour y échapper. "On réfléchit aussi un peu à partir s'exiler ailleurs, où les mesures sont peut-être moins strictes, dans le sud ou dans le centre, pour éviter de revivre ces confinements qu'on a déjà vécus deux fois. J'étais justement resté en région parisienne, dans mon petit appartement de 30 mètres carrés. Si on peut éviter la troisième fois…", soupire le jeune homme.
Même parmi ceux qui vivent dans de petits appartements, certains ont confié à Europe 1 être pourtant prêts à se reconfiner plusieurs semaines si cela signifie pouvoir revenir face à la Seine, pique-niquer, écouter de la musique et se prélasser, sans la menace du Covid-19, dès le début de l'été.
Conseil de défense mercredi
Dans tous les cas, la possibilité d'opérer un tour de vis dans les 20 départements concernés sera au menu du conseil de défense sanitaire, mercredi matin. Les décisions seront prises en fonction du retour des concertations et de l'évolution de l'épidémie, précise-t-on dans l'entourage du Premier ministre à Europe 1.