Un vaccinodrome et une pharmacie ont été incendiés lors d'affrontements entre une centaine de manifestants et les forces de l'ordre samedi soir à Fort-de-France (Martinique), au lendemain de l'instauration d'un nouveau couvre-feu, a-t-on appris dimanche de source policière. Un hypermarché a également été pillé lors de ces heurts. Un rassemblement d'une centaine de personnes s'est formé vers 21h dans le chef-lieu de la Martinique, deux heures après l'entrée en vigueur du couvre-feu, décidé cette semaine par la préfecture de l'île antillaise.
Un hélicoptère en renfort pour disperser la foule
La foule s'est ensuite dirigée vers le centre-ville de Fort-de-France aux sons des tambours dans une ambiance de carnaval. Les forces de l'ordre ont tenté de repousser les manifestants qui empruntaient l'une des principales artères de la ville en faisant usage de grenades lacrymogènes. Face à l'intervention policière, des palettes, pneus et divers objets ont été incendiés et des brasiers allumés, alors qu'un vaccinodrome a été complètement ravagé par les flammes et qu'un hypermarché a été pillé à l'entrée de la ville. Un hélicoptère de la gendarmerie est venu en renfort des forces de l'ordre pour disperser la foule.
Dans l'après-midi, quelque 500 personnes avaient manifesté contre le pass sanitaire à Fort-de-France. La Martinique, en état d'urgence sanitaire depuis le 13 juillet, connaît un reconfinement pour une durée d'au moins trois semaines, alors que le Premier ministre, Jean Castex, a évoqué cette semaine une "situation dramatique". L'île accuse l'un des plus forts taux d'incidence de France, 1.040 cas positifs pour 100.000 habitants, contre une moyenne de 218 pour l'ensemble du territoire. Seulement 15% environ de la population de l'île est vaccinée.
Trois patients transférés vers Paris
La saturation des hôpitaux a par ailleurs obligé au transfert de trois patients atteints du Covid-19 de Fort-de-France vers Paris, dans la nuit de samedi à dimanche. Une cinquantaine de militaires du Service de santé des Armées et du régiment médical de l'Armée de terre doivent en outre rapidement être déployés au CHU de Fort-de-France.