L'ancien patron de la compagnie égyptienne Flash Airlines a été mis en examen en décembre pour "homicides involontaires" par un juge d'instruction parisien dans l'enquête sur le crash d'un Boeing 737 au large de Charm el-Cheikh (Égypte) en 2004, a indiqué mardi une source judiciaire, confirmant une information du Parisien. Il s'agit ainsi de la première mise en examen dans cette affaire, 18 ans après ce drame qui a fait 148 morts, dont 134 Français.
De témoin assisté à la mise en examen
Mohamed Nour, représentant légal de cette compagnie à bas coût, liquidée depuis, qui pendant longtemps n'avait pas répondu aux convocations de la justice française, avait été placé sous le statut de témoin assisté en septembre. Mais le magistrat a finalement décidé de le mettre en examen le 16 décembre par courrier, selon une source proche du dossier confirmée par la source judiciaire. Son avocat était injoignable mardi en milieu d'après-midi pour commenter ces informations.
Le 3 janvier 2004, l'appareil de Flash Airlines s'était abîmé en Mer Rouge trois minutes après son décollage de la station balnéaire, tuant ses 148 passagers et membres d'équipage. L'enquête judiciaire, ouverte à Bobigny le jour-même du drame, s'était soldée par un non-lieu en 2017.
Reprise des investigations en 2019
Mais saisie par les familles de victimes, la cour d'appel de Paris avait ordonné en septembre 2019 la reprise des investigations, jugeant "insuffisantes" les tentatives menées au cours de l'instruction pour recueillir les explications de l'ex-président du conseil d'administration de Flash Airlines.
Elle avait alors renvoyé les 37 tomes de cette procédure entre les mains cette fois d'un juge du pôle accidents collectifs du tribunal de Paris pour qu'il tente de recueillir les explications de ce dirigeant et examine ses éventuelles responsabilités dans la catastrophe. "En 18 ans de procédure, nous avons souvent demandé que la justice s'intéresse aux responsabilités de la compagnie", a observé auprès de l'AFP Isabelle Manson, présidente de l'association de défense des familles de victimes, soulignant que le juge désormais chargé des investigations n'avait "pas peur d'aller de l'avant".