Le Haut conseil de l’enfance et de la famille vient de rendre à l'État un rapport alarmant sur les places disponibles dans les crèches françaises. Il n'en manque pas moins de 50.000, et cette tendance se remarque le plus dans les campagnes, où un enfant sur cinq est aujourd'hui à la maison, faute de solutions alternatives.
Cette carence n'est pas sans conséquence, aussi bien pour les parents comme pour les enfants, comme l'explique Michel Villac, le président du Haut conseil de la famille. "Il y a des conséquences à terme sur les carrières, principalement pour la mère en général et lui aussi pour les enfants. C'est bien de pouvoir être accueillis en dehors de la famille à partir du moment où ils ont au moins six mois. C'est tout à fait fondamental pour leur développement et leur socialisation."
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"Il faudrait créer 207.000 places"
Cette chute du nombre de crèches, s'explique par un manque d'assistantes maternelles lié à la crise de recrutement du personnel de puériculture et au sous-développement de la préscolarisation, car très peu d'écoles accueillent dès deux ans. On remarque également que les territoires connaissent des disparités quant aux politiques d'investissement dans le recrutement de nouveau personnel.
"Les crèches, par exemple, il n'y en a que dans 15% des communes. Et ces communes, ce sont principalement le centre des grandes métropoles, là où vivent plutôt les populations les plus aisées. Il n'y en a pratiquement pas dans les villes moyennes, les territoires ruraux. Il faudrait créer 207.000 places en plus pour répondre à la demande.", suggère Michel Villac pour remédier à la situation. Ainsi, le Haut Conseil souhaite créer un service public de la petite enfance pour que les communes offrent une solution d'accueil équivalente partout en France.