Des salariés de l'équipementier automobile GM&S Industry à La Souterraine, dans la Creuse, menacé de liquidation judiciaire, ont commencé jeudi à détruire du matériel et affirment avoir "piégé" leur usine. Avec cette action, ils veulent dénoncer l'attitude des constructeurs français qu'ils accusent de bloquer les négociations de reprise du site.
Les salariés ont détruit jeudi matin une presse, qu'ils ont découpée en deux au chalumeau, et écrasé une autre machine-outil dans l'après-midi. Selon le délégué CGT de GM&S, Vincent Labrousse, l'usine de La Souterraine a aussi été "piégée" à l'aide de bonbonnes de gaz et de bidons d'essence.
279 salariés sur le site. "Nous refusons d'être baladés une minute de plus (...) Cela fait six mois que l'on se bat, et nous sommes désolés d'en arriver là, mais aujourd'hui la menace, c'est celle d'une liquidation pure et simple. Si tel devait être le cas, l'usine ne sera pas rendue intacte !", a-t-il menacé.
Il s'agit pour les 279 salariés du site, deuxième employeur privé du département placé en redressement judiciaire depuis décembre dernier, de faire pression sur PSA et Renault, leurs principaux clients, pour qu'ils s'engagent à maintenir un volume de commandes suffisant.
Échec des négociations pour une reprise. Sous la houlette du gouvernement, la direction de crise négociait depuis plusieurs semaines avec les constructeurs automobiles pour obtenir un engagement ferme sur ces commandes, dont l'ampleur permettrait de définir les conditions de reprise par GMD (premier sous-traitant français de l'emboutissage) qui, à plusieurs occasions, a montré son intérêt pour le site industriel creusois.
Mais l'intersyndicale (CGT-FO) de GM&S a annoncé mercredi "l'échec des négociations" pour une reprise de l'usine, dont la liquidation risque d'être prononcée le 23 mai par le tribunal de commerce de Poitiers. Les représentants des salariés réclament à présent une rencontre avec PSA, Renault et le président élu Emmanuel Macron, et "qu'on nous considère comme des interlocuteurs sérieux."