Les agriculteurs préviennent : même après les annonces du gouvernement de samedi, ils vont rester très attentifs. Car il faut encore que ces quatorze mesures dévoilées par Gabriel Attal soient appliquées, disent-ils. Et le compte n'y est pas. Pourtant, le Premier ministre espérait bien calmer la fronde agricole avec cette série de mesures, qui sont soit la suite d'annonces faites en février, soit de nouvelles annonces complémentaires, comme la revalorisation des retraites, le prêt de trésorerie, l'exonération d'impôts.
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Le gouvernement espère ainsi mettre un point final à la crise agricole. Pas si simple, répond Patrick Bénézit, vice-président de la FNSEA, qui attend désormais la mise en place concrète de ces mesures. "On note les dernières avancées. Par contre, il ne faut pas confondre les annonces et leur application. Il ne faut pas laisser penser que le mouvement est éteint parce qu'il y a ces annonces. Il sera définitivement éteint lorsqu'il y aura la concrétisation de l'ensemble des choses. Et aujourd'hui, on en est à ce stade-là."
Vers une nouvelle mobilisation des agriculteurs ?
Une détermination à ne rien lâcher que partage José Pérez, coprésident de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne. S'il salue les bienfaits de ces mesures, l'essentiel manque à l'appel, selon lui. "Aujourd'hui, nulle part on nous parle de revenu. Et aujourd'hui, l'agriculteur veut du revenu. Tant que l'agriculteur n'arrivera pas à s'assurer un revenu décent, la problématique restera la même. Les plans de trésorerie, tout ça, c'est très bien. Mais à la fin de l'année, s'il n'y a rien qui bouge, que l'État se prépare parce que ça va être compliqué."
Une contestation qui pourrait donc reprendre, selon lui. Ce ne sera pas tout de suite car les agriculteurs sont en pleine période de semis dans leur champ. Mais cela pourrait en revanche arriver dès le mois de juin et donc juste avant les Jeux olympiques.