En blouses blanches et bleues, plusieurs milliers de personnels hospitaliers ont commencé à manifester jeudi en début d'après-midi à Paris pour réclamer un "plan d'urgence" et "faire pression" sur le gouvernement, sommé de "prendre cette crise au sérieux".
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"Il est urgent d'agir", "l'hôpital est mort, réanimez-le", "hôpital public en urgence vitale" : la gravité des slogans sur les banderoles tranchait avec l'ambiance festive et bon enfant du cortège parti de Port-Royal vers 14 heures, a constaté une journaliste de l'AFP. Fanfare, pétards, sifflets et sirènes pour se faire entendre, fumigènes et "die-in" pour le côté théâtral, les manifestants avançaient en direction des Invalides, en espérant qu'une délégation soit reçue à Matignon en fin de journée.
"Il y a des chances pour qu'on appelle à la mobilisation le 5 décembre"
Une poignée de représentants devait être accueillie au Sénat, selon Oriane Plumet, infirmière à la Pitié-Salpêtrière et vice-présidente du collectif Inter-Urgences. "Il faut faire pression, montrer notre rapport de force", a-t-elle déclaré à l'AFP, précisant que son collectif tiendrait une assemblée générale à l'hôpital Cochin après la manifestation. "Il y a des chances pour qu'on appelle à la mobilisation le 5 décembre", a-t-elle ajouté. Plusieurs syndicats dont la CGT et FO appellent à partir de cette date à une grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites, qui s'annonce très suivie à la SNCF et la RATP.
#Hôpital, #SAMU, #Pompiers...
— Marcel Aiphan (@AiphanMarcel) November 14, 2019
Tous ceux qui sauvent des vies sont présents à la manif parisienne contre la mort programmée de l’#HopitalPublic.
Logique.#Macron, lui, distingue cette colère de celle des #GiletsJaunes qui sont nombreux dans le cortège...pic.twitter.com/F0XAjuj2aR
Une autre assemblée générale est prévue en même temps à la Pitié-Salpêtrière, où le collectif Inter-Hôpitaux "décidera de la suite du mouvement". Sa porte-parole, Anne Gervais, hépatologue à l'hôpital Louis Mourier (Colombes, Hauts-de-Seine) a estimé qu'"il faut que l'hôpital public soit maintenu, s'il ne l'est pas le gouvernement en verra les conséquences dans les urnes et ce sera catastrophique".
Grosse mobilisation : énormément de monde. Le cortège a quitté Port-Royal et avance dans une humeur bon enfant #hopitalpublicpic.twitter.com/GcyV7O12Bf
— Guillaume Poingt (@guillaumepoingt) November 14, 2019
L'emblématique Patrick Pelloux, médecin au Samu de Paris et président de l'Association des urgentistes de France (Amuf) a pour sa part exhorté le gouvernement "à prendre cette crise au sérieux", avertissant que "ça ne va pas s'arrêter comme ça".