Alors que le nombre de contaminations au Covid-19 continue d'augmenter en France et que les hospitalisations restent nombreuses, les déprogrammations d'opérations et les plans blancs mis en place dans les hôpitaux publics n'ont pas forcément de lien direct avec l'épidémie, affirme le médecin urgentiste Gérald Kierzek sur Europe 1. "Si l'hôpital craque ce n'est ni la faute du Covid ni des non-vaccinés", a-t-il assuré au micro de Sonia Mabrouk.
La crise de l'hôpital public est "structurelle"
"La petite musique de dire que c'est la faute des non-vaccinés est une musique assez odieuse et surtout fausse", a-t-il ajouté. Car, depuis plusieurs semaines, la tension monte dans les hôpitaux obligeant les médecins à déprogrammer certaines opérations. "Les déprogrammations et les plans blancs permettent aux directeurs des hôpitaux de rappeler les infirmières sur leurs jours de congés ou de déplacer des personnels d'un service à l'autre, ce sont des déprogrammations pour des erreurs managériales, pas parce qu'il y a un afflux massif de victimes", a précisé le Docteur Gérald Kierzek.
Le Covid-19 a mis en avant les maux des hôpitaux publics : plus de vingt ans de réformes qui ont coupé le souffle du personnel de santé. "On a dit il fallait faire des économies, donc on fait des fermetures de lits, on fait des restructurations, on a mis des gestionnaires à la tête des hôpitaux. Il faut changer ce modèle", a avancé le médecin urgentiste. "Il faut mettre des soignants, des gens qui sont au contact des patients et dire l'objectif numéro 1, c'est soigner les gens, après on fera des économies."
Perte d'attractivité, pénurie de médecins, absentéisme, la véritable crise de l'hôpital serait "structurelle" selon Gérald Kierzek. "En pointant du doigt la responsabilité du Covid, finalement, ça dédouane les responsabilités des restructurations et de la vraie crise qui est une crise structurelle de l'hôpital et de tout le système", a-t-il conclu.