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Crues suite à la tempête Herminia : l'Ille-et-Vilaine en vigilance rouge, pas d'accalmie en vue

Europe 1 avec AFP, Sandrine Prioul . 3 min

Placée en vigilance rouge après les importantes précipitations de la dépression Herminia, l'Ille-et-Vilaine fait face à des inondations sans précédent depuis 40 ans. Des villes comme Rennes sont également touchées. Des dizaines de personnes dans le département ont dû évacuer leur logement face à la montée des eaux.

"Il y a 50 cm d'eau dans toute la maison, on n'a jamais vu ça" : l'Ille-et-Vilaine est placée lundi en vigilance rouge pour crues après les importantes précipitations de la dépression Herminia qui ont provoqué des inondations sans précédent depuis 40 ans à Rennes et ses alentours.

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"C'est monté très vite cette nuit. Le voisin a 70 cm !"

Comme cette habitante d'Amanlis, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Rennes, des dizaines de personnes dans le département ont dû évacuer leur logement devant l'inexorable montée des eaux entamée ce week-end. "C'est monté très vite cette nuit. Le voisin a 70 cm !", témoigne cette habitante du lieu-dit Le Pont de Seiche, âgée d'une quarantaine d'années et qui souhaite rester anonyme, en chargeant des affaires dans sa petite voiture.

Et la situation risque encore de s'aggraver par endroits dans la journée de lundi, selon le bulletin publié à 10h00 par Météo-France. En Bretagne, ce sont surtout la Vilaine médiane et la Seiche, placées en vigilance rouge, qui affichent des niveaux préoccupants avec des crues "exceptionnelles" et qui "devraient être durables" compte tenu des précipitations attendues jusqu'en milieu de semaine, prévient de son côté Vigicrues.

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Sur la Seiche, le niveau est monté à plus de deux mètres lundi matin, battant le record de 1966 (1,83 m). Selon les prévisions de Vigicrues, l'eau devrait continuer à monter mardi et pourrait dépasser 2,25 m. "On quitte la maison, pas le choix", lance la quadragénaire.

"Avec le réchauffement climatique, ça va arriver de plus en plus souvent"

Toujours au sud de Rennes, la Vilaine médiane dépasse par endroits le record de 2001. "On ne peut plus traverser le bourg", où entre 40 et 50 maisons sont inondées, a indiqué à l'AFP le maire de Guichen Pont-Réan, Dominique Delamarre, qui a supervisé l'évacuation de certains habitants depuis dimanche.

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"On a toute une rue commerçante de Pont-Réan avec des habitations, des commerces qui sont touchés", explique le maire, dont les services ont déjà mis en place 1.800 parpaings. Déjà venue la veille pour mettre en sécurité le matériel informatique de son cabinet, l'architecte Charlotte Piel a dû revenir lundi à cause de la rapidité de la crue. "L'eau monte très vite. Donc, je surélève - avec de l'aide heureusement - avec des parpaings tous les meubles en bois massif qui craignent le plus", explique-t-elle à une journaliste de l'AFP.

À Rennes, traversée par deux cours d'eau gonflés par les pluies, la mairie avait pris dès samedi soir un arrêté d'évacuation pour quatre rues proches du canal Saint-Martin, où les péniches ont atteint le même niveau que les voitures et de nombreuses voies interdites d'accès.

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"Ce qui m'impressionne le plus, c'est la hauteur des bateaux", s'exclame Gilbert Le Bihan, venu spécialement d'une commune voisine pour contempler les dégâts. "Ça fait peur. Avec le réchauffement climatique, ça va arriver de plus en plus souvent", lâche son épouse Pascale.

Dimanche en fin d'après-midi, environ 400 Rennais ont été évacués à titre préventif, avec plusieurs gymnases pour accueillir les personnes sans solution d'hébergement. Un seul restait ouvert lundi matin dans le centre-ville. Une trentaine de personnes y ont passé la nuit, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge gérant le site.

Cinq autres départements de l'ouest sont maintenus en vigilance orange crues (le Calvados, l'Eure, l'Orne, la Mayenne et le Maine-et-Loire). Mais si les niveaux des cours d'eau demeurent élevés, "il n'est pas attendu d'aggravations significatives dans ces secteurs", souligne Vigicrues.

"Vagues puissantes"

Cette aggravation de la situation en Ille-et-Vilaine fait suite au passage dimanche de la dépression Herminia, qui a succédé à la tempête Eowyn. Elle a entraîné des pluies et des coups de vent sur le nord-ouest de la France, notamment la Bretagne où environ 20.000 clients étaient privés d'électricité lundi à 07H00, selon le gestionnaire du réseau Enedis.

La tempête a aussi perturbé la circulation des trains en Bretagne et en Normandie, avec des dizaines de trains annulés encore lundi. Les vents forts liés à Herminia engendrent des "vagues puissantes" qui viennent toucher le littoral breton, nécessitant le passage en vigilance orange vagues-submersion du Finistère et du Morbihan, souligne Météo-France.

Dans la nuit, c'est tout le littoral allant du Finistère aux Pyrénées-Atlantiques qui sera en vigilance orange. Quant aux Hautes-Alpes, elles sont maintenues en vigilance orange pour les avalanches (risque de 4 sur une échelle de 5) en raison des fortes précipitations attendues sur les Alpes du Sud.