Cyclone Chido à Mayotte : comment se déroule le décompte des victimes ?
Pascale de La Tour du Pin
Le bilan humain continue de s'alourdir à Mayotte après le passage du cyclone Chido samedi dernier. Selon le ministère de l'Intérieur, 35 personnes ont été tuées. Sur place, Emmanuel Macron affirmait que le bilan réel pourrait être bien plus lourd. Mais comment est établi le bilan officiel ?
Le bilan continue de s'alourdir à Mayotte. Le ministère de l'Intérieur a annoncé ce vendredi, presque une semaine après la catastrophe, que le cyclone Chido avait fait 35 morts, 67 blessés graves et 2.432 blessés légers. Les autorités en ont conscience, il est très probable qu'il y ait un décalage entre la comptabilisation officielle des décès et la réalité.
Ce décalage peut s'expliquer par des recherches qui sont difficiles sur le terrain, mais aussi à cause des traditions. 95% de la population de Mayotte est musulmane et la tradition, pour les fidèles, veut que les morts soient enterrés dans les 24 heures après leur décès.
"L'habitat précaire et la tradition musulmane d'enterrer les défunts dans les 24 heures peut laisser à penser qu'un grand nombre de personnes décédées au sein des habitats précaires seront enterrées avant de pouvoir être reconnues et comptabilisées officiellement".
Un recensement et un questionnaire envoyé aux maires pour aider au décompte
C'est pour cela que les services de l'État, dont en premier lieu le préfet de Mayotte et le préfet de la Réunion, ont établi une méthode de décompte afin de délivrer un bilan au plus proche de la réalité. Le 18 décembre, le préfet de Mayotte a mis à contribution les maires et les associations pour procéder à un recensement des habitants communes par communes. Une équipe est ensuite dédiée à "établir une méthode de travail avec un questionnaire", précise la note du ministère.
Ce questionnaire est envoyé à chaque maire. Il doit permettre de renouer le contact avec des communes encore inaccessibles et ainsi "rendre compte de la réalité de la situation". Pour identifier d'éventuelles personnes disparues, des contacts seront pris avec des élus locaux, les personnels de santé ou de l'Éducation nationale. Les informations qui seront remontées par ces moyens seront ensuite vérifiées par l'envoi d'hommes sur le terrain.