Les commémorations du D-Day sont perturbées par l'épidémie de coronavirus (photo d'archives). 1:34
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Charles Guyard, édité par Antoine Terrel , modifié à
En raison de l'épidémie de coronavirus, les familles des soldats du Commonwealth morts lors du débarquement en Normandie ne peuvent venir leur rendre hommage. Le cimetière de Bayeux a donc prévu des démarches possibles à distance. 
REPORTAGE

Même après trois-quarts de siècle, les obstacles n'empêcheront pas les familles d'honorer ces héros. Alors qu'il y a 76 ans jour pour jour, les troupes du Commonwealth débarquaient en Normandie pour libérer la France occupée, les commémoration du D-Day sont perturbées par l'épidémie de coronavirus, la crise sanitaire empêchant les familles et proches de soldats disparus de se rendre dans les cimetières militaires de Normandie. Pour remédier à cette situation, à Bayeux, un hommage à distance est prévu. 

Myles Hunt, le jardinier du cimetière militaire de Bayeux, sort ainsi de son bureau avec un plan entre les mains. Un objet indispensable pour se repérer parmi les 4.648 sépultures du site. "La demande a été faite faire pour William James McDowell", indique-t-il.Arrivé devant la stèle, et après avoir vérifié que c'était la bonne, il en profite pour nous en apprendre à peu plus sur ce soldat tombé au champ de bataille pour libérer la France. "C'était un lieutenant-colonel, un 'Royal Engineer', décédé le 31 juillet 1944 à l'âge de 36 ans. 

700 plaques déposées dans 18 cimetières

Quelque part dans le monde, une famille, ou peut-être un ancien camarade de régiment, a voulu honorer la mémoire de ce Britannique. Faute de pouvoir se déplacer dans ce contexte de crise sanitaire, ce proche a donc commandé une petite plaque à la commission des tombes de guerre du Commonwealth. Il s'agit d'une plaque hommage, une "Tribute", que Myles Hunt prend soin d’installer avant de la photographier. "Je vais faire un petit trou, je place ma "Tribute" et là, je vais prendre une photo qui sera envoyée aux familles qui en ont fait la demande", explique-t-il. 

Privé de voyage mais pas d’hommage, c’était là le but de l’opération "Remembering Normandy". En une semaine, 700 plaques ont ainsi été déposées dans les 18 cimetières militaires de la région. Deux d'entre elles ont été envoyées par la Perth Academy. Cette école écossaise envoie habituellement une quarantaine de ses élèves aux commémorations chaque année. Comme le rappelle Douglas Findlay, leur professeur de français, 165 élèves ou personnels de l'école ont été tués lors de la Première Guerre mondiale et 70 lors de la Seconde, ce qui rend d'autant plus importantes ces commémorations.