Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé avoir enclenché des procédures pour fermer six lieux de culte et dissoudre plusieurs associations, tous soupçonnés de faire la propagande de l'islamisme radical, mardi soir dans un entretien au Figaro. Soulignant qu'un tiers des 89 lieux de culte "soupçonnés d'être radicaux et répertoriés par les services de renseignement" ont été contrôlés depuis novembre 2020, Gérald Darmanin a indiqué que "des procédures étaient enclenchées pour en fermer six autres" dans la Sarthe, en Meurthe-et-Moselle, en Côte-d'Or, dans le Rhône et le Gard.
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Par ailleurs, la lutte contre le séparatisme islamiste "a été à l'origine de 24.000 contrôles menés tous azimuts et de 650 fermetures de lieux fréquentés par des fondamentalistes" depuis le début du quinquennat, avant la promulgation en août de la loi contre le "séparatisme".
Dix autres associations dans le viseur
Gérald Darmanin a par ailleurs confirmé qu'il allait demander, mercredi en conseil des ministres, la dissolution de la maison d'édition islamiste Nawa et de la Ligue de défense noire africaine. Nawa, basée en Ariège, "incite à l'extermination des Juifs et légitime la lapidation des homosexuels", selon Gérald Darmanin. La Ligue de défense noire, qui s'est fait connaître par une manifestation organisée contre les violences policières en juin 2020 devant l'ambassade des Etats-Unis à Paris, "appelle à la haine et à la discrimination", a poursuivi le ministre de l'Intérieur.
"Dans l'année qui vient, dix autres associations vont faire l'objet d'une procédure de dissolution, dont quatre dès le mois prochain", a-t-il également fait savoir. Parmi elles, "une structure censée lutter contre l'islamophobie dans le Rhône, une association salafiste dans l'Est, une autre qui verse dans le pseudo-humanitaire", a précisé Gérald Darmanin.
Mais ce n'est pas suffisant pour Alexandre Del Valle, l'auteur de La mondialisation dangereuse, qui recense de son côté 700 lieux de cultes problématiques. "C'est compliqué car avec les lois actuelles, on n'a pas voulu faire comme avec le révisionnisme et le nazisme et inclure dans les lois qui interdisent certaines idéologies le totalitarisme islamiste. Ce qui fait qu'on est obligés d'agir au cas par cas quand quelqu'un est pris en flagrant délit d'appel au meurtre, comme l'imam de Toulouse", détaille-t-il au micro d'Europe 1.
"Une idéologie qui est obsessionnellement antijuive, qui appelle à tuer les non-musulmans, qui est suprémaciste, conquérante et qui veut faire régner la charia sur la terre entière de gré ou de force, pour moi, c'est une idéologie aussi dangereuse que le nazisme et donc elle devrait être interdite", ajoute le géopolitologue.
Dissolution du CCIF et de Baraka City
Le 24 septembre, le Conseil d'Etat a validé la dissolution par le gouvernement du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et de Baraka City, intervenues fin 2020 après l'assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune islamiste. Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs dit avoir demandé aux préfets d'interdire "toute conversion de titre de séjour d'un imam détaché" par un Etat étranger.
Enfin, le "contrat d'engagement républicain", prévu dans la loi "séparatisme" et qui conditionne l'octroi de subventions publiques aux associations au respect des valeurs républicaines, "entrera en vigueur en janvier 2022", a indiqué Gérald Darmanin.