L'expérience du télétravail divise les patrons, entre ceux qui voudraient y mettre fin au plus vite et ceux qui appellent à sa démocratisation. Mardi, une ultime réunion entre les partenaires sociaux est prévue pour discuter des règles et des droits en lien avec le télétravail. Mais certaines entreprises négocient déjà des accords en interne pour l'instaurer deux ou trois jours par semaine.
>> A LIRE AUSSI - Le télétravail recommandé par le gouvernement : les entreprises jouent-elles le jeu ?
Au sein de la société de services ADP, qui édite trois millions de bulletins de paye chaque mois en France, aucun des 2.300 salariés n'a remis les pieds au bureau depuis six mois. Le télétravail à 100% reste la règle pour encore plusieurs mois au moins, jusqu'à ce que la menace du Covid-19 s'atténue. "Ma vie de salarié n'a pas été tant perturbée que ça", affirme Charlie, salarié d’ADP, poursuivant : "Même si rien ne remplace les véritables rencontres physiques, je pense que l'on peut quand même maintenir une relation de confiance avec nos collègues, y compris en télétravail".
Retour au bureau en effectifs réduits
D’autres entreprises, qui ont fait du télétravail la règle, offrent tout de même la possibilité aux "accros" du travail au bureau de revenir de façon contingentée. Chez Microsoft France par exemple, les volontaires doivent s'inscrire au préalable, la jauge étant limitée à 150 personnes sur site sur un effectif de 1.800 salariés. Le même système est mis en place au siège parisien du site d’offres d’emplois Monster mais à une échelle encore plus réduite : seulement cinq salariés sur cinquante sont autorisés à travailler au bureau.
A l'antenne marseillaise de Monster, en revanche, le choix a été fait de passer au télétravail intégral et définitif. "Nous avons décidé de fermer nos locaux, de proposer à tous nos salariés de rester en télétravail à leur domicile de manière permanente. Pour cela, ils ont tous signé un avenant 'télétravail à 100%'", explique Anaïs Tonin, responsable des ressources humaines. Cela ne signifie pas pour autant que les 18 salariés de Monster à Marseille ne se verront jamais : une fois par semaine ils se détourneront de leurs écrans et se retrouveront dans un espace de coworking loué à la journée.