De l'occitan, de l'armée ou de Chine : d'où vient l'expression "un pékin moyen" ?
Chaque jour, dans "Historiquement vôtre", Stéphane Bern propose de découvrir les origines des expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément savoir d'où elles viennent. Mardi, l'animateur se penche sur l'origine de "pékin moyen", que l'on doit principalement à la langue occitane.
Les fidèles auditeurs ou lecteurs d'Europe 1 ne sont sans doute pas des "pékins moyens". Ce terme argotique désigne avec une pointe de condescendance des personne lambda, quelconques. Dans Historiquement votre, Stéphane Bern explique mardi d'où vient cette locution. Si un rapport avec la capitale chinoise n'est pas à exclure, l'origine du mot, péquin, - et non Pékin - et de l'expression qui en découle est plutôt à chercher du côté de l'Occitanie.
Un mot occitan repris par l'armée
Péquin avec un Q vient de l’occitan qui voulait dire petit, chétif. Le terme a donné en espagnol pequeño et par extension très certainement péquenaud en français. Le mot péquin était aussi utilisé par les militaires. C’était une expression argotique utilisée dans la grande muette pour désigner toutes les personnes qui n’étaient pas engagées dans l’armée.
Une anecdote circule à ce propos. Le maréchal d’empire Augereau arrive un jour à une réunion en retard et comme excuse déclare qu’il avait dû s’entretenir avec un péquin. Devant les yeux ronds de l’assistance, il explique qu’un péquin désigne tout ceux qui ne sont pas militaires. Et Talleyrand qui était présent de répondre : "Eh bien nous, nous appelons militaire tout ce qui n’est pas civil".
Un jeu de mots à la fête de la Fédération
Le 14 juillet 1790 se tient la fête de la Fédération sur le Champs de mars. Au sein de la cérémonie on trouve des délégués militaires mais aussi des délégués civils des cantons français. On imagine que le jeu de mots qui fait le lien avec la Chine a pu naître à ce moment : péquin, canton, Chine, Pékin. La boucle est bouclée.
Talleyrand, connu pour ses traits d'esprit, a aussi donné lieu à cette citation d’un autre temps, heureusement révolu : "Les femmes pardonnent parfois à celui qui brusque une occasion, mais jamais à celui qui la manque".