Son élection sonne comme une revanche. Sacrée Miss France 2019, Vaimalama Chaves a vécu son enfance en fort surpoids, au point d'être traitée de "monstre".
Moquée durant son enfance. Celle qui représentait Tahiti pour le concours, samedi soir au Zénith de Lille, pesait en effet plus de 80 kilos à 18 ans. Elle en a depuis perdu 20. "Il y a eu des surnoms qui m'ont particulièrement touchée, tels que 'le monstre'", ou des propos comme "t'es grosse, t'es moche", "dans la vie il y a des gagnants et des perdants, et je ne veux pas de perdants dans ma famille", confiait-elle il y a quelques semaines à l'AFP.
"Quand on est en pleine construction identitaire, c'est vrai que ce n'est pas évident à assumer, mais aujourd'hui je suis reconnaissante d'avoir vécu ça pour être capable d'encaisser et d'être plus forte", affirmait-elle. Son parcours a été d'autant plus suivi que le surpoids touche 70% des adultes en Polynésie, et même un enfant de 8 ans sur trois.
Son prénom signifie "eau lumineuse". Son prénom, lui, signifie "eau lumineuse" en wallisien, ce qui n'est pas sans rappeler ses yeux bleus, gris, voire verts selon la lumière.
Diplômée d'un master de management en marketing. Titulaire d'un master en management, la jeune femme de 24 ans, originaire de Papeete, se verrait bien enseigner le marketing ou devenir community manager. Mais elle veut avant tout acquérir son indépendance et voyager. "Quand je me projette dans dix ans, je ne me vois pas forcément en couple, ni même devenir maman : ce n'est pas ma priorité, dans un monde où les ressources disparaissent", expliquait-elle encore à l'AFP.
"Ce qu'il y a de plus important dans la vie, c'est l'éducation". Lors du concours, le jury lui a d'ailleurs demandé : "Si vous aviez le pouvoir de changer une chose dans le monde, que feriez-vous ?". Et Vaimalama Chaves de répondre : "À mon sens, ce qu’il y a de plus important dans la vie, c’est l’éducation (…) J’encouragerai tous les jeunes à continuer leurs études pour créer une société plus épanouie, une société heureuse". La jeune femme est d'ailleurs issue d'une fratrie de cinq enfants dans une famille recomposée
Vingt ans après Mareva Galanter. Au Zénith de Lille, elle a devancé Miss Guadeloupe, première dauphine, et Miss Franche-Comté, deuxième dauphine. "J'étais community manager dans une salle de musculation, maintenant je suis Miss France", a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux. "C'est incroyable, je suis très émue". Ces dernières années, les Miss Tahiti avaient très souvent été dauphines de Miss France, mais jamais élues, au grand dam des Polynésiens. Vingt ans après le sacre de Mareva Galanter, voilà une autre revanche dont elle peut se satisfaire.