Face au rebond de l'épidémie de Covid-19, certaines mesures font leur retour. Ainsi, le port du masque sera de nouveau obligatoire à l'école élémentaire à partir de lundi dans toute la France, comme l'avait annoncé mardi le ministère de l'Education nationale. Une décision diversement appréciée sur le terrain. Invité dimanche d'Europe 1, Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, approuve la mesure, mais insiste sur l'importance d'adopter des mesures de fond à l'école, comme l'allocation de plus de moyens et la réduction des effectifs dans les classes.
"Nous pensons que tout ce qui est nécessaire pour lutter contre la pandémie doit être mis en œuvre", explique Rodrigo Arenas. Toutefois, ajoute-t-il à propos du masque, "ce que nous savons aujourd'hui, avec le recul, c'est que les masques ont un impact éducatif, affectif et pédagogique sur les enfants". Et d'évoquer également "les enseignants qui doivent faire cours toute la journée avec un masque, ce que nous ne souhaitons à personne tellement c'est compliqué". C'est bien pour atténuer cet impact que la FCPE, au niveau local, fournit aux professeurs "sur nos cotisations" des "masques inclusifs" (qui laissent voir la bouche) "parce que c'est très important dans l'éducation d'un enfant, et aussi d'un point de vue affectif par rapport à la relation entre l'enseignant et l'élève".
"Pour cela, nous disons que puisque le masque doit revenir, alors il faut les donner gratuitement aux enfants et aux enseignants pour que la classe continue", dit encore l'invité d'Europe 1. "Et nous trouvons complètement délirant que, alors que ce besoin est sur la table, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer ait rendu 65 millions d'euros à son collègue de Bercy... C'est 65 millions d'euros d'économies sur des enfants qui seraient bien nécessaires pour lutter contre la pandémie en milieu scolaire."
"Il faut réduire les effectifs dans les classes"
Pour le syndicaliste, le problème est plus global que la question du port du masque. "Nous disons depuis deux ans qu'il faut réduire les effectifs dans les classes et utiliser ce qu'on appelle les lieux tiers, c'est-à-dire les salles qui sont disponibles par les communes, les départements, les régions, l'Etat, tous les lieux qui sont disponibles pour les enfants pour faire la classe. Mais pour cela, il n'y a pas de mystère, il faut embaucher, il faut embaucher des enseignants, des éducateurs, des AESH. Non pas parce qu'il faut faire tourner la planche à billets, mais parce que c'est la seule façon de faire respecter les gestes barrières en milieu scolaire", insiste Rodrigo Arenas.
A l'école, "nous avons les témoignages des élèves qui nous disent qu'ils sont à plus de 30 dans des classes exiguës dans lesquelles parfois, on ne peut même pas ouvrir les fenêtres. Ce n'est pas de cette façon là qu'on va gérer une pandémie", alerte le co-président de la FCPE. Et de prévenir : "Si on ne réduit pas les effectifs, si on ne met pas les masques inclusifs pour les plus petits, si on ne permet pas de se laver les mains et d'appliquer les gestes barrières, alors il ne faudra pas s'étonner si l'école revient sur le devant de la scène, à tort d'ailleurs, comme le lieu hautement contaminant."