L'État investit 12 millions d'euros pour une série d'études sur les moyens de réduire à l'horizon 2030 les émissions de carbone de la région de Dunkerque, l'un des deux bassins industriels les plus émetteurs de CO2 en France, a annoncé le gouvernement lundi.
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Le ministre de l'Industrie et de l'Energie Roland Lescure a signé lundi à Dunkerque la première convention ZIBaC (zones industrielles bas-carbone), qui vise à financer ces études par le biais de l'Ademe, agence de la transition écologique. Elles ont pour objectif la "décarbonation" de la région, a-t-il indiqué, précisant que les études seraient suivies d'une deuxième phase plus opérationnelle portant sur le financement des investissements nécessaires.
Produire de l'électricité décarbonée
Ces études, menées d'ici à l'été, porteront sur la production "d'électricité décarbonée pas chère", issue des éoliennes et des réacteurs nucléaires en projet EPR2, les réseaux de récupération de chaleur auprès des grands industriels (ArcelorMittal et Aluminium Dunkerque) ou encore "la capture de carbone".
"Jamais nous n'avons accompagné un projet d'une telle ampleur", a indiqué Baptiste Perrissin-Fabert, directeur général délégué de l'Ademe, rappelant qu'avec 16 millions de tonnes de CO2 émises par an, Dunkerque représente "5% des émissions de la France, donc il s'agit de concentrer les ressources pour avoir un maximum d'impact". Après Dunkerque, d'autres ZIBaC sont programmées en France, notamment au Havre, à Saint-Nazaire et Fos-sur-Mer, a indiqué le ministre.
"On a signé des contrats de décarbonation avec les 50 sites les plus émetteurs qui représentent 60% des émissions de l'industrie. Vous en avez sept ici", à Dunkerque, a indiqué le ministre, soulignant que ces contrats avaient "des objectifs très concrets, avec entre 45% et 50% des réductions émissions d'ici à 2030".