Les incendies continuent de ravager la Grèce. 35.000 hectares sont déjà partis en fumée et le bilan humain est lourd : quatre morts, dont deux pilotes décédés dans le crash de leur Canadair. Des avions bombardiers d'eau très robustes, mais aussi très rustiques et difficiles à piloter, comme l'explique Frédéric Kretz, chef pilote Canadair de la Sécurité civile.
"Quand un avion vient se poser sur un aéroport, il va contacter une tour de contrôle qui va lui donner les pressions et le vent. Quand un Canadair va arriver sur une surface d'eau, il va se débrouiller tout seul, il faut qu'il trouve le vent, la houle. Il faut s'entraîner régulièrement pour le faire. On vient vraiment affleurer au ras de l'eau. Ce sont les yeux du pilote qui font tout", détaille Frédéric Kretz au micro d'Europe 1.
"Pas de siège éjectable, pas d'airbag, pas de pilote automatique..."
D'autant plus que les engins ne sont pas récents. "Ce sont des avions qui sont d'ancienne génération, qui n'ont pas de siège éjectable, pas d'airbags, pas de pressurisation, ni de pilote automatique. C'est encore de l'aviation à l'ancienne", souligne le chef pilote.
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Ce qui complique certaines manœuvres, et explique les risques accrus d'accidents. "Le largage est encore plus difficile que l'écopage à cause de la fumée du feu et des turbulences. Et comme on vient larguer les uns derrière les autres, on a également les turbulences des avions précédents", ajoute Frédéric Kretz. "Quand il fait 35 degrés dans l'air, il faut considérer qu'il fait 10 à 15 degrés de plus dans l'avion. On a très chaud pendant un moment. Tout ça fait des vols qui sont quand même remuants."