Michel Bacos, héros en 1976 d'un vol Tel Aviv-Paris détourné, resté avec l'ensemble des passagers juifs jusqu'à leur libération à Entebbe en Ouganda par des commandos israéliens, est mort à 95 ans à Nice, a annoncé mercredi son fils. Cet ancien commandant de bord d'Air France, gaulliste de la première heure au sein des Forces françaises libres (FFL) pendant la Seconde Guerre mondiale, vivait sur la Côte d'Azur avec son épouse depuis plus de 30 ans.
Un épisode "assez traumatisant". "Il avait refusé (de quitter l'avion) et convaincu son équipage de rester avec ses passagers juifs, qui avaient été mis à l'écart des autres passagers par les terroristes allemands de la Fraction armée rouge. La prise d'otages s'était finalement bien terminée grâce à une intervention incroyable des commandos israéliens en Ouganda", a rappelé son fils.
L'épisode, "assez traumatisant" et sur lequel Michel Bacos cherchait à rester "discret", a donné lieu de à nombreux documentaires. "L'Europe connaissait le terrorisme à l'époque et les attentats étaient commis par des mouvements d'extrême gauche sympathisant de l'OLP", l'organisation de libération de la Palestine, poursuit-il.
Michel #Bacos est décédé. Pilote chez @AirFranceFR, son avion avait été pris en otage le 27/06/1976. Il avait refusé d’abandonner ses passagers, otages parce qu'ils étaient israéliens ou d'origine juive, et ce au péril de sa vie. Pensées pour Rosemary, son épouse et ses 3 fils. pic.twitter.com/wNl4wUmDHi
— Christian Estrosi (@cestrosi) 26 mars 2019
"Il a refusé d'abandonner ses passagers, au péril de sa vie". "Le 27 juin 1976, Michel Bacos était le pilote du vol Air France 139 reliant Tel-Aviv à Paris, avec escale à Athènes, avec à son bord 246 passagers", a rappelé Christian Estrosi, le maire de Nice, dans un message d'hommage.
"Au cours de l'escale, quatre preneurs d'otage montent à bord. Ils prennent alors le contrôle de l'avion et oblige Michel, sous la menace d'une arme, à se diriger vers Benghazi avant de faire route vers l'aéroport d'Entebbe en Ouganda où trois autres terroristes montent à bord. Un calvaire de six jours commence", a poursuivi l'élu.
"Le commando terroriste libère en premier lieu une grande partie des otages, refusant toutefois de libérer 106 otages, parce qu'Israéliens ou d'origine juive. Michel s'illustre alors, refusant avec les onze autres membres d'équipages, d'être libéré et restant avec les otages. Il a refusé d'abandonner ses passagers et ce, au péril de sa vie. Il est resté avec eux, jusqu'à la libération", a-t-il salué.