Le projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse, a atteint une "maturité technologique satisfaisante", mais certaines options choisies nécessitent des précisions, voire soulèvent des "réserves", selon un projet d'avis du gendarme du nucléaire, qui sera finalisé en octobre.
Risque en cas d'élévation de température. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pointe notamment des "incertitudes" concernant le comportement des déchets bitumineux en cas d'élévation de température, par exemple causée par un incendie, dans ce projet d'avis publié sur son site internet mardi. Ces déchets, qui représenteront environ 18% de l'ensemble des déchets stockés par Cigéo, sont très inflammables.
Début juillet, l'IRSN, bras technique de l'ASN, avait soulevé le problème en demandant à l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui gère ce projet, d'étudier deux options pour y remédier : soit étudier la possibilité d'un prétraitement de ces déchets pour neutraliser leur inflammabilité avant leur enfouissement, soit de revoir la conception de leur stockage. Dans son projet d'avis, l'ASN estime que la première option "doit être privilégiée".
Renforcer l'installation. Par ailleurs, l'ASN demande à l'Andra d'étudier "une architecture du stockage qui renforce la capacité globale de confinement de l'installation" et regrette qu'à ce stade, le dossier "apporte peu d'éléments" sur la surveillance du site prévue par l'Andra en phase d'exploitation et après fermeture. Ce projet d'avis de l'ASN porte sur le dossier d'option de sûreté déposé par l'Andra pour faire évaluer le projet Cigéo, dans la perspective du dépôt de la demande d'autorisation. L'avis définitif de l'ASN sera publié en octobre à l'issue de la phase de consultation publique.