Après des consultations ce week-end et lundi, Edouard Philippe a rendez-vous mardi à 15 heures avec les députés pour présenter "la stratégie nationale du plan de déconfinement", avant un débat et un vote. "Nous présenterons ensuite cette stratégie (...) Aux associations d'élus locaux et aux partenaires sociaux, pour que s'engage une période de coconstruction du plan national et de ses déclinaisons territoriales", affirme le chef du gouvernement, chargé de mettre en musique le déconfinement annoncé à la mi-avril par Emmanuel Macron.
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Le Premier ministre "présentera l'architecture générale" du déconfinement, précise-t-on dans l'entourage du président, en indiquant que les modalités seront fixées avec les préfets et les maires. Edouard Philippe a indiqué dimanche dans une série de tweets qu'il sera "co-construit" entre le gouvernement, les élus et les partenaires sociaux autour de six thèmes : la santé, l'école, le travail, les commerces, les transports et les rassemblements, notamment culturels, cultuels et sportifs.
Nous présenterons ensuite cette stratégie sur les enjeux prioritaires du déconfinement aux associations d’élus locaux et aux partenaires sociaux, pour que s’engage une période de co-construction du plan national et de ses déclinaisons territoriales.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) April 26, 2020
Confiance en baisse, la CNIL avertit l'exécutif
Sa déclaration à l'Assemblée sera groupée avec celle, déjà prévue, sur la question du traçage et de l'application "Stop Covid". La mise au point d'ici le 11 mai de cette application, qui doit permettre de retrouver les contacts des personnes porteuses du coronavirus, constitue "un défi", souligne dimanche Cédric O, secrétaire d'État au Numérique, dans un entretien au Journal du Dimanche.
D'autant que la CNIL a demandé dimanche "certaines garanties supplémentaires" de protection de la vie privée et veut "pouvoir se prononcer à nouveau après la tenue du débat au Parlement". C'est un véritable exercice d'équilibriste auquel le gouvernement doit se livrer : relancer l'économie sans relancer l'épidémie. Et ceci dans un contexte de doutes des Français qui ne sont que 39% à lui faire confiance pour faire face efficacement au coronavirus, soit sept points de moins en une semaine, selon un sondage Ifop pour le JDD.
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Les masques au cœur du débat
Avec la levée progressive du confinement à partir du 11 mai, les questions fusent : où rendre les masques obligatoires ? Quels tests et pour qui ? Réouverture des commerces partout ou par régions ? Quid des entreprises ? Et les vacances d'été ? Le Conseil scientifique chargé d'éclairer le gouvernement a livré samedi soir ses recommandations pour une "levée progressive et contrôlée du confinement".
Divergence notable avec les choix gouvernementaux, il y préconise pour sa part que crèches et établissements scolaires restent fermés jusqu'en septembre, mais a pris "acte de la décision politique" de les rouvrir progressivement dès mai, en "prenant en compte les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques".
Car à l'Élysée et a Matignon, on rappelle que les avis du Conseil scientifique ne sont que des avis. "Ce n'est pas choquant" que le gouvernement et le Conseil scientifique soient "en porte-à-faux" sur certains points, a jugé sur notre antenne l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre de cette instance dont les positions "sont strictement limitées au champ sanitaire".
Port d'un masque obligatoire dans les écoles ?
Pour la rentrée scolaire, qui doit être progressive, le Conseil présidé par le professeur Jean-François Delfraissy préconise notamment le port obligatoire d'un masque anti-projections dans les collèges et lycées, pour le personnel comme pour les élèves. Les experts suggèrent aussi le déjeuner en classe, la prise de température à la maison chaque matin avant l'école et des stratégies dans les établissements pour éviter les brassages d'élèves. Tout en écartant la faisabilité et l'intérêt d'un dépistage massif.
"Avec cette note du Conseil scientifique, nous avons la base pour l'élaboration du protocole sanitaire annoncé pour donner un cadre sûr au déconfinement scolaire", juge Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale.