Alors que le Premier ministre, Édouard Philippe, doit détailler mardi à quoi ressemblera la vie des Français après le 11 mai, la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, a fait le point lundi sur les masques dont la France a jusqu'ici tant manqué. Selon elle, l'Hexagone est passé à la vitesse supérieure concernant leur production. "À partir de la semaine prochaine, on produira et on importera 26 millions de masques grand public chaque semaine, et 31 millions la semaine d’après", a-t-elle notamment déclaré lundi sur BFMTV.
>> EN DIRECT - Coronavirus : suivez l'évolution de la situation
Combien y aura-t-il de masques produits ?
Il faudra le temps d'amorcer la pompe et de constituer des stocks. Ces masques en tissu, lavables jusqu'à 20 voire 50 fois, sont aujourd'hui produits par 250 usines textiles françaises. Autour du 11 mai, il en sortira près de 40 millions par semaine, soit une production multipliée par dix en un mois et demi. Et comme les produits sont réutilisables, cela représente l'équivalent de 750 millions de masques hebdomadaires, sans compter les masques chirurgicaux importés par les entreprises, les mairies et les régions.
Reste à savoir si cela sera suffisant. Lorsque tout le monde pourra circuler de nouveau, il en faudra entre 800 millions et 1 milliard chaque semaine, suivant les évaluations. Ce sera donc juste mais cela devrait aller, assure l'exécutif.
Quel niveau de protection pour les masques en tissu ?
Les masques "grand public" sont étudiés pour filtrer au moins 70% des particules qui peuvent véhiculer le virus, mais si la personne en face de nous porte aussi un masque, la protection monte à 90% de filtration. Conçus dans des tissus différents, il répondent tous à un objectif de filtration et de respirabilité et sont d'ailleurs testés et certifiés par la Direction générale de l'armement (DGA). Au 24 avril, 150 entreprises étaient d'ores et déjà homologuées pour produire les masques.
Les #masques grand public sont des masques en tissu, le plus souvent lavables et réutilisables.
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) April 27, 2020
✅ Ils respectent les spécifications de l’@ansm et de l'@AFNOR
✅ Ils filtrent au moins 70% et jusqu'à plus de 90% des particules de 3 microns et plus
cc @UITFrancehttps://t.co/KQiPSUYK0U
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Combien de décès à domicile faut-il ajouter à l’épidémie ?
> À quoi sert AlloCOVID, la plateforme téléphonique qui utilise l'intelligence artificielle ?
> Pourquoi il va falloir attendre avant de trouver des masques dans les pharmacies
> Coronavirus : le vaccin ROR peut-il être dangereux pour les enfants ?
> Ces plateformes qui aident à trouver un emploi pendant le confinement
Combien faudra-t-il débourser pour s'en procurer ?
Disponibles dans la plupart des pharmacies, les masques portent un logo attestant de la qualité de la filtration et expliquent le nombre de lavage (à 60 degrés) qu'ils peuvent supporter. Bientôt, ceux-ci seront également vendus par les buralistes, les supermarchés, les magasins de bricolage, mais aussi les mairies qui vont, pour certaines, en distribuer gratuitement. Les buralistes, eux, ont d'ores et déjà annoncé qu'ils les vendraient à partir de jeudi pour la somme de 5 euros.
Y aura-t-il un encadrement des prix ? Pour l'instant, la question n'est pas tranchée, mais la direction de la répression des fraudes a été saisie par le gouvernement. Objectif : que ces masques soient à la portée de tous. "Ce qui est intéressant, c'est le prix à l'utilisation de ce masque. Si vous avez un masque à 4 euros réutilisable 20 fois, ça vous fait un prix de 20 centimes par utilisation", a souligné lundi soir sur Europe 1 Agnès Pannier-Runacher.
"Nous travaillons à pouvoir offrir des masques accessibles pour les familles à petits budgets et nous aurons très vite des propositions en ce sens", a également expliqué la secrétaire d'État, évoquant la date de "la fin de semaine" pour ces propositions.