Dans son intervention à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe avait initialement prévu d'interdire l'accès aux plages jusqu'au 1er juin. Mais jeudi, lors d'un point presse à Matignon, Christophe Castaner a expliqué que des plages pourraient rouvrir au cas par cas dès le 11 mai, date du début du déconfinement. "La règle générale restera la fermeture, mais le préfet pourra accorder au cas par cas un accès aux plages et lacs sur demandes des maires", a révélé le locataire de la Place Beauvau. Une disposition qui redonne le sourire aux élus du littoral.
"Si ça déconne, je n’hésiterai pas à fermer les plages"
Et certains maires n'ont pas perdu de temps. "Deux secondes après avoir entendu ces annonces, j'ai envoyé un petit message au préfet", raconte Ronan Loas, maire de Ploemeur en Bretagne. Avec beaucoup d’autres élus bretons, il militait pour une réouverture des plages.
"Qu’on remette le couple préfet-maire à la manœuvre, ça nous a vraiment réjoui. C’est vrai qu’on a vécu un moment où les maires devenaient des exécutants avec de moins en moins de moyens", reconnaît l'élu, qui prévient aussi ses administrés. "On va faire appel au civisme de nos habitants. Ça veut dire que si ça déconne, je n’hésiterai pas à fermer les plages", dit-il au micro d'Europe 1.
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Les maires gardent espoir pour l'été
Dans le sud, au bord de la Méditerranée, où l'impact du coronavirus sur l'économie touristique se fait déjà sentir, on veut croire que cette réouverture sous conditions est une première étape. Le maire d'Antibes, Jean Leonetti, garde espoir pour la saison estivale.
"On ne peut pas imaginer une saison touristique sur la Côte d’Azur sans qu’il y ait des brasseries et des restaurants", affirme-t-il. "Déjà qu’on a supprimé tous les événements majeurs, comme le festival du Jazz, si en plus on n’a pas l’accès à la mer, on voit bien que l’attractivité touristique est un peu réduite".
L'ouverture se fera néanmoins sous conditions, a précisé Christophe Castaner. "Les maires devront présenter un dispositif et des aménagements suffisants pour permettre la distanciation physique", a-t-il dit. Pas question, donc, de tolérer un relâchement sur les plages. Mais pour certains, ce ne sera pas un souci : "Sur les bords de la Manche, même en plein été, la serviette d’à côté est à 20 mètres", répond un élu normand.