Plus de 400 dauphins ont été retrouvés échoués sur la côte atlantique depuis début janvier, avec un pic actuellement en Vendée et en Charente-Maritime, a rapporté l'observatoire Pelagis déplorant un phénomène alarmant, similaire à celui des hivers précédents.
"La plupart des animaux qu'on examine ont des traces de capture accidentelle, donc de mort dans des engins de pêche", a expliqué Hélène Peltier, chercheuse à l'observatoire Pelagis, sous tutelles de l'université de La Rochelle et du CNRS. "Depuis début janvier (…), je pense qu'on est à plus de 400" dauphins retrouvés échoués "sur le golfe de Gascogne, entre le sud de la Bretagne et la frontière espagnole", a-t-elle dénombré mercredi, évoquant "un événement de mortalité important en Gironde et dans les Landes" à la mi-janvier, puis un autre qui dure depuis début février "en Vendée et Charente-Maritime".
Déjà plus de 400 dauphins échoués sur la côte atlantique en 2019 https://t.co/TXGMmku3Z0pic.twitter.com/ICjuB8Lb8Y
— Sud Ouest (@sudouest) 14 février 2019
Le record des précédents hivers a été battu. L'association de protection de la nature "France Nature Environnement" a déploré dans un communiqué un chiffre qui "bat déjà les records des hivers précédents pour la période observée". "À période égale, il y a eu plus (d'échouages) cette année que l'an dernier, si on regarde juste la même période. L'an dernier, les échouages les plus importants avaient eu lieu en février-mars, on en avait eu 800 et là, on est début février, et on est à 400. Alors, est-ce que ça va se calmer ou pas, c'est la grande question", a détaillé Hélène Peltier. Selon elle, "il faudra regarder à la fin de l'hiver, au début du printemps pour faire un bilan".
Des causes difficiles à identifier. France Nature Environnement, réclamant "une réduction immédiate du nombre de navires" de pêche, s'alarme que "chaque année, près d'un millier de carcasses de dauphins viennent s'échouer sur les côtes françaises. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg… puisque la plupart des dépouilles coulent simplement au fond de l'océan". Mesurer l'ampleur du phénomène est particulièrement complexe, selon Hélène Peltier car durant les autres saisons de l'année, "même s'il y avait ces événements-là, on ne les verrait pas puisque les vents ne nous ramèneraient pas forcément les cadavres".
Par ailleurs, il est difficile d'identifier les causes. En partie, c'est parce qu'ils (les dauphins) "se nourrissent des mêmes proies que le bar et le merlu qui sont ciblés par certains pêcheurs", a indiqué Hélène Peltier. Les cétacés se font "prendre dans les filets et ensuite, ils paniquent et meurent".