Si vous comptez emménager à Paris ou au contraire déménager pour quitter la capitale durant les Jeux olympiques, il faudra s'armer de patience. À moins que décaler votre départ ou votre arrivée ne soit finalement la meilleure solution. C'est en tout cas ce qui ressort d'une étude, repérée par BFMTV, et menée pour le compte de Nextories, un comparateur de prix pour le secteur du déménagement.
Cette consultation, réalisée auprès d'un réseau de 260 entreprises de déménagement professionnel et dont les résultats se basent sur les réponses de 96 sociétés parisiennes, nous révèle à quel point la quinzaine olympique est redoutée par les professionnels du secteur. Ainsi, 60% d'entre eux envisagent de refuser des contrats, alors même que la période estivale correspond à une intensification de leur activité. Et tant pis pour le manque à gagner.
90% d'entre eux évoquent un "manque d'information"
Pêle-mêle, ces entreprises évoquent "les restrictions et les complexités de circulation, de stationnement et de démarches administratives envisagées pour les Jeux olympiques". En moyenne, elles craignent une baisse de 50% de leur chiffre d'affaires entre le 26 juillet et le 11 août prochains.
Si certains choisiront, selon l'étude, d'étendre leurs horaires de travail, d'autres opteront pour une solution beaucoup plus radicale, à savoir déserter la capitale pendant les JO. 90% d'entre eux regrettent par ailleurs un "manque d’informations en provenance du gouvernement", s'agissant des questions de "stationnement et de circulation". Selon les contours du dispositif de sécurité, dévoilé en novembre dernier par Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, plusieurs riverains devront par exemple fournir, dans une application dédiée, un justificatif de domicile afin de rentrer chez eux dans certaines zones.
Des difficultés qui s'ajoutent à la crise de l'immobilier
"Cette situation soulève des préoccupations quant à la fluidité des opérations et à la capacité des petites et moyennes entreprises de déménagement (TPE et PME) de réaliser leurs déménagements dans des conditions optimales", peut-on lire dans cette étude. Dans une interview accordée à l'AFP, Laurent Nuñez assurait, en début d'année, que les déménagements seraient possibles "quand ils ne peuvent pas être reportés". Une qualification trop floue, dénoncent les principaux intéressés. La préfecture de police de Paris rappelle, par ailleurs, qu'un "laissez-passer numérique" peut être délivré via une plateforme dédiée, moyennant un certain nombre de documents à fournir : justificatif de domicile dans la zone, titre de location du véhicule ou attestation professionnelle pour les déménageurs professionnels, justificatif du caractère impératif du déménagement.
Pour les professionnels du déménagement, ces contraintes viennent s'ajouter à la crise de l'immobilier qui congestionne le marché et diminue le nombre de transactions, au point de réduire, parfois à peau de chagrin, l'activité des déménageurs. La préfecture de police souligne tout de même que "ces conditions s'imposent aux zones concernées par des périmètres de sécurité autour des sites et les déménagements resteront possibles partout, sans condition en dehors de ces zones".