La secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, présente ce mercredi, en conseil des ministres, un projet de loi pour lutter contre les dérives sectaires. Un texte initialement porté par Sonia Backès, qui a récemment quitté le gouvernement. Les contours de ce plan ont déjà été présentés cet été, après les premières assises nationales consacrées à ces dérives en mars dernier. Cependant, plus de 20 ans après la création de la Miviludes, la mission interministérielle dédiée, comment se fait-il que le phénomène échappe toujours à la justice ?
Les signalements à la Miviludes ont doublé entre 2010 et 2021
Le phénomène est très difficile à endiguer, notamment à cause des réseaux sociaux. Les signalements à la Miviludes ont doublé entre 2010 et 2021, et pendant la crise du Covid, ils ont même bondi de 30%. Pourtant, une loi permet de réprimer les dérives sectaires, depuis 2001. Mais elle est incomplète, en particulier sur les questions de santé, de plus en plus prégnantes dans ces dérives. Il faut donc la mettre à jour. "Un gourou, qui assujettit une personne et qui lui cause directement des problèmes de santé dont elle aura beaucoup de mal à se remettre, doit assumer l'entière conséquence de ses actes, sur le plan pénal comme sur le plan civil. Demain, avec ces nouvelles lois, on pourra demander des dommages et intérêts liés à une altération de la santé physique ou psychique", souligne Donatien Le Vaillant, chef de la Miviludes.
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L’objectif : aider les victimes à condamner l’emprise de thérapeutes douteux qui prolifèrent sur Internet. Tel l’influenceur Thierry Casasnovas qui, selon ses adeptes atteints d’un cancer, les aurait conduits à renoncer à des chimiothérapies. Et plus généralement à jeûner, en buvant exclusivement du jus de légumes.