Dans ses bureaux du 10e arrondissement de Paris, Achille Gazagnes fait l'inventaire des chaussures qu'il a co-créées. "Pomme, raisin, ananas, orange, banane et noix de coco", énumère-t-il. Ce n'est pas la recette d'un smoothie mais bien celle des paires de baskets exposées sur des étagères, à l'apparence et au toucher tout à fait ordinaires.
"Ce que j'ai dans les mains, c'est une basket normale. Quand on la porte dans la rue, on ne se dit pas que c'est une basket qui est différente. On retrouve les lacets, une semelle sportswear, l'étiquette avec la marque sur le dessus. Il y a tous les éléments qui composent une basket classique", explique-t-il au micro d'Europe 1.
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Des baskets à base de fibres de fruits
Ces chaussures à 189 euros sont produites en Italie et au Portugal. La matière animale comme le cuir a été remplacée par les fruits, tandis que la colle porcine ou bovine qui permet d'assembler les éléments de la chaussure a laissé sa place à la colle à base d'eau.
"Nous, on fait correspondre les végétaux qui sont à l'origine des matières avec la couleur. Les baskets qui sont en jaune, c'est fait à partir de fibres d'ananas. On utilise la fibre des feuilles de l'ananas, on ajoute à cela du coton organique et du plastique recyclé", indique-t-il. "On reçoit des gros rouleaux de matières qui sont colorés avec des colorants naturels et nous, on vient les découper et les coudre à la basket", détaille Achille.
En deux ans, MoEa a vendu 30.000 paires de baskets. Pour ses prochains modèles, la marque veut augmenter le pourcentage de fruits dans les chaussures, en moyenne de 59 % aujourd'hui.