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Stéphane Burgatt (à Marseille) / Crédits photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Les élèves de l'école André Allar, située dans le 15e arrondissement de Marseille, ne peuvent plus sortir dans la cour pendant la récréation. Motif : des déchets et des objets sont jetés des fenêtres avoisinantes. Une situation qui dure depuis quatre ans et qui se dégrade un peu plus chaque jour.

Ils vivent un véritable cauchemar. À Marseille, des enfants sont pris pour cible dans les quartiers nord de la ville, au sein de leur cour d'école André Allar. Chaque jour, ils reçoivent une pluie de déchets jetés depuis les tours qui surplombent l'établissement. Des couches sales, des oignons, une console de jeu... La situation dure depuis quatre ans et se dégrade de mois en mois, sans que le moindre auteur soit identifié, malgré plusieurs dépôts de plainte. Sur place, les parents d’élèves sont désemparés. 

"Un élève s'est pris un oeuf sur la tête"

La liste des projectiles retrouvés dans la cour de récréation ne cesse de s’allonger et d’inquiéter les parents. "Il y a eu un élève qui s'est pris une boîte de conserve dans le dos, un autre un œuf sur la tête", raconte cette mère de famille. Des préservatifs et même un sabre ont été retrouvés dans la cour, ajoute une autre maman indiquant avoir peur que son fils soit blessé. "Tous les matins, je réfléchis si je l'amène à l'école ou pas", regrette-t-elle.

Ce groupe scolaire est implanté aux pieds de trois immeubles. Désormais, les enfants n'ont plus le droit de s'aventurer dans la cour de leur école, par précaution. "On se cache sous le préau, sous les filets, les maîtresses ont peur qu'on se prenne quelque chose sur la tête, c'est dangereux", témoigne cet élève au micro d'Europe 1.

"Dans quel monde on vit ?"

Les parents mènent leur propre enquête comme cette maman rencontrée par Europe 1 qui reste positionnée près de sa fenêtre. "Si je peux voir quelqu'un qui jette... Il y en a d'autres aussi qui surveillent de leur balcon", affirme-t-elle. Dernièrement, la directrice de l'école a été ciblée par un jet de quincaillerie. Un cap franchi, selon l'adjoint municipal à la sécurité, Yannick Ohanessian. "On ne peut pas décemment se dire qu'il existe encore des écoles de la République dans lesquelles on doit tous se mettre en protection parce qu'à tout moment on peut recevoir un projectile sur la tête. Dans quel monde on vit ?", déplore-t-il.

L'enquête devrait progresser rapidement, selon une source policière. Une nouvelle rencontre entre la mairie, les parents d'élèves, les bailleurs sociaux et les autorités est prévue ce jeudi en fin d'après-midi.