Environ 300 militants, enseignants et étudiants, se sont réunis devant le lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand dès 7 heures 30 du matin. Ils ont investi les couloirs "pour perturber les épreuves" de contrôle continu du nouveau baccalauréat à l'appel d'une intersyndicale, a indiqué à l'AFP Frédéric Campguilhem, cosecrétaire académique de la CGT-Education. Les épreuves ont donc été annulées.
"La proviseure a décidé de les annuler, les lycéens sont tous sortis, nous sommes contents d'avoir réussi cette action symbolique car tout s'est déroulé dans le calme", a ajouté le responsable syndical. Les élèves de première de ce lycée, l'un des plus importants de Clermont-Ferrand, devaient passer à partir de 9 heures des épreuves de langues vivantes -anglais, italien et chinois- comptant pour le contrôle continu instauré par la réforme du baccalauréat. Celles-ci ont été reportées "à une date ultérieure", a confirmé un porte-parole du rectorat de Clermont-Ferrand.
Lycéens et profs de Clermont-Ferrand bloquent l'entrée du lycée Blaise Pascal pour empêcher la tenue des e3c (contrôle continu).#Greve18janvierpic.twitter.com/27zGd8K9Wn
— Jean Hugon (@JeanHugon3) 18 janvier 2020
Le recteur de l'académie "condamne fermement" l'intrusion
Le recteur de l'académie Karim Benmiloud a "condamné fermement cette intrusion dans le lycée par des personnels extérieurs pour empêcher le déroulement des épreuves E3C ce (samedi) matin", a indiqué ce porte-parole. Karim Benmiloud "apporte tout son soutien au lycée Blaise-Pascal pour que des suites soient données à ce grave incident". Le rectorat a par ailleurs précisé que les épreuves à venir dans d'autres établissements de la région "sont organisées et se dérouleront".
Selon Claude Deletang, secrétaire départemental de la FSU du Puy-de-Dôme, l'intersyndicale (SNES-FSU, CGT, FO, Unef, SNALC, Sud) appelle à poursuivre ces actions dans les jours à venir. "Nous voulons le retrait de la réforme Blanquer, parce que c'est la fin du bac national, on se dirige vers un bac à la carte. Les enseignants ne savent pas à quoi préparer les élèves, ils deviennent plus évaluateurs qu'enseignants", a-t-il souligné.
Pour Frédéric Campguilhem, la réforme "s'inscrit dans une logique anglo-saxonne, et donne une fausse liberté de choix, c'est un échec du ministre et on va vers un conflit qui ne va pas s'arrêter". Plusieurs syndicats d'enseignants ont appelé au boycott de ce nouveau baccalauréat, demandant le report des épreuves et dénonçant une réforme mal préparée.