«Des positions et des réflexes de combattants» : les dernières heures des frères Kouachi à Dammartin-en-Goële
Il y a 10 ans jour pour jour, le 9 janvier 2015, la traque des frères Kouachi prenait fin à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Le colonel Yannick, membre du GIGN qui leur a fait face, raconte les dernières heures de cette traque contre les deux terroristes islamistes ayant tué douze personnes deux jours auparavant.
Il est 8 heures du matin lorsque les frères Kouachi, activement recherchés depuis presque 48 heures, sont repérés. Après avoir passé une nuit dans la forêt d’Ermenonville, à une vingtaine de kilomètres de l’Oise, les deux terroristes islamistes se retranchent dans une imprimerie familiale et prennent en otage son patron.
Des tentatives de connexion téléphonique avortées
"A 9h30, cette imprimerie est cernée par le GIGN. Notre préoccupation à ce moment-là, c’est de préparer un plan délibéré avec un triple objectif : sauver l’otage, interpeller les frères Kouachi et aussi que tous les membres du GIGN rentrent sains et saufs chez eux", se remémore le colonel Yannick, membre du GIGN mobilisé sur la traque.
Après deux heures de prise d’otage, le gérant de la petite entreprise est relâché. Mais ce qu’ignorent les frères Kouachi, c’est la présence d’un autre homme, un employé de l’imprimerie, caché sous un évier. S’engage alors une course contre-la-montre pour les membres du GIGN.
Malgré des tentatives d’échanges téléphoniques, les gendarmes ne parviennent pas à établir une connexion avec les deux islamistes retranchés. D'autant plus que dans l'est de Paris, à la porte de Vincennes, Amedy Coulibaly, l’auteur de l’attentat de Montrouge la veille, prend des otages au sein de l'Hyper Cacher et demande la libération des deux frères.
Neutralisés après un échange de coups de feu
Ultime rebondissement, peu avant 17 heures : les frères Kouachi sortent de leur plein gré de l’imprimerie et contournent le bâtiment. "Ils tombent nez à nez avec notre dispositif, sur lequel ils ouvrent le feu, tirent en rafales. Ils ont des positions et des réflexes de combattants, se cachent derrière les voitures, et à la suite d’un échange de coups de feu d’une minute, nous les neutralisons", raconte le colonel Yannick.
Les deux terroristes sont finalement tués par les gendarmes d’élite, marquant la fin de leur périple meurtrier depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, deux jours auparavant. Les frères Kouachi auront tué au total 12 personnes, et traumatisé tout un pays au nom du terrorisme islamiste.