Des salariés du Slip Français grimés en noir suscitent l'indignation sur les réseaux sociaux

Le Slip Français.
Une vidéo montrant des employés du Slip Français grimés en noir suscite l'indignation. © AFP
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Europe 1 avec AFP
Des salariés de l'entreprise Le Slip Français ont provoqué l'indignation après la publication sur les réseaux sociaux de vidéos où ils se montrent grimés en noir. Les trois personnes ont été mises à pied à titre conservatoire annonce l'entreprise, qui a rencontré le président de l'association SOS Racisme. 

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et montrant des employés de l'entreprise de textile Le Slip Français grimés en noir provoque l'indignation, de nombreux internautes appelant au boycott de la société qui a mis à pied les employés concernés. La vidéo, tournée lors d'une soirée privée à une date non précisée et révélée par le compte Instagram "Décolonisons-nous" vendredi, où elle a été vue plus de 50.000 fois depuis sa mise en ligne à l'aube, montre deux femmes et un homme.

 

L'homme imite par moments un singe sur fond de musique jouant Saga Africa, tandis que l'une des femmes est maquillée en noir, sous les rires de la troisième personne. Une vidéo de la même soirée circule également sur Twitter, où elle a été visionnée plus de 930.000 fois depuis sa mise en ligne jeudi soir.

Les salariés sanctionnés

En réaction, l'entreprise, basée à Paris, a diffusé vendredi un communiqué dans lequel elle se dit choquée et indique condamner "fermement ces actes". "Les salariés concernés ont été convoqués et sanctionnés par la direction du Slip Français", ajoute-t-elle.

Contacté, Guillaume Gibault, le fondateur du Slip Français, s'est dit "secoué" par l'événement, et a précisé que les deux salariés concernés ont été convoqués et mis à pied à titre conservatoire dès vendredi. Après la publication de la vidéo sur un premier compte le 1er janvier, "on a réagi tout de suite", a encore expliqué M. Gibault. "Dans un contexte où les choses vont très vite, on fait de notre mieux pour être très fermes. Ce genre de comportement n'a pas sa place dans notre équipe et dans notre démarche, ça n'est pas nos valeurs ".

Guillaume Gibault a précisé que l'entreprise avait rassemblé l'ensemble de ses employés vendredi matin pour rappeler "les valeurs d'ouverture" portées par sa société. Il s’est également entretenu vendredi avec Dominique Sopo, le président de l'association SOS Racisme.

L'association SOS Racisme a réagi 

"Il a été discuté de la participation de l'association à la mise en place, en interne, d'un programme de sensibilisation aux problématiques du racisme et des discriminations", a détaillé SOS Racisme dans un communiqué. Et l'association a "demandé à ses avocats de déterminer si l'ensemble de ces éléments, pris dans le contexte de la soirée, pourraient être constitutifs d'injures publiques à caractère raciste".

"Le plus désolant, c'est que ce sont des jeunes qui soit s'adonnent consciemment à un racisme hypocritement nié, soit ne comprennent même pas qu'ils véhiculent le racisme", a commenté Dominique Sopo. Il a rappelé que le "blackface", tel qu'il est ici utilisé puise les origines dans le théâtre américain du 19e siècle et visait à humilier les personnes noires en les ridiculisant".

Dans son communiqué, SOS cite "la réponse d'une des participantes à cette soirée": "Pour clarifier les choses, loin de moi la moindre pensée raciste, bien au contraire ! Il s'agissait d'un dîner entre potes sur le thème Africa, rien de plus. Désolée si cela a mal été interprété. Bonne année et viva Africa".