Des victimes des attentats du 13 novembre, entendues lundi par une commission d'enquête parlementaire, ont pointé les dysfonctionnements des dispositifs d'aide et d'information après les attaques djihadistes de Paris et Saint-Denis. "Nous avons mille questions et nous attendons des réponses", a observé Georges Salines, le président de "13 novembre, fraternité et vérité", qui a dénoncé "l'atroce impréparation" des dispositifs d'information le soir des événements et les jours qui ont suivi.
Le décès de sa fille sur Twitter. Alors que de nombreuses familles ont attendu jusqu'à trois jours pour avoir confirmation de la mort d'un des leurs, il a raconté avoir appris le décès de sa fille par Twitter le lendemain des faits. D'autres proches des victimes ont mis en cause les carences des services de renseignement. "Comment se fait-il qu'un terroriste interdit de territoire français et européen se retrouve à diriger une attaque de cette ampleur ?", s'est interrogé Mohamed Zenak, le trésorier de l'association "13 novembre, fraternité et dignité", en référence à la présence à Paris du Belge Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats.
Et Mohamed Zenak, dont la fille a été blessée lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser dans le bar parisien le Comptoir Voltaire, de s'interroger sur "la question des responsabilités" des services de l'Etat dans les failles relevées autour des attentats.
Le rapport rendu le 14 juillet.La commission d'enquête parlementaire relative aux "moyens mis en oeuvre par l'Etat pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015", qui compte 30 députés de tous bords, a été lancée fin janvier. Elle délivrera son rapport le 14 juillet, a indiqué son rapporteur, le député PS Sébastien Pietrasanta. "Nous ne sommes ni des procureurs ni des juges mais des commissaires d'enquête" recherchant "la transparence", "la vérité" et "des solutions", a déclaré le député LR Georges Fenech, qui la préside.
Les attentats du 13 novembre, qui ont frappé huit sites à Paris et Saint-Denis, ont fait 130 morts et des centaines de blessés. Le nombre total de victimes, physiques ou psychologiques, est estimé à 4.000, a rappelé la commission.