Les premiers "Flying Doctors", venus de Dijon en avion, ont atterri jeudi à Nevers afin de pallier le manque criant de soignants dans la Nièvre, désert médical, malgré les critiques sur l'impact environnemental. Huit médecins sont arrivés peu avant 9 heures à Nevers, avant de rejoindre l'hôpital de la ville, chef-lieu de la Nièvre (200.000 habitants). Ils doivent retourner à Dijon le soir-même.
Des pneumologues, cancérologues ou autres gynécologues concernés
Ce "pont aérien" a pour but de relier une fois par semaine Nevers à la capitale régionale Dijon en 35 minutes, contre près de trois heures en voiture ou deux heures et quart en train. "L'avion est le meilleur moyen de raccourcir les délais" alors que l'hôpital de Nevers est, en France, "l'hôpital départemental le plus éloigné d'un CHU", le Centre hospitalier universitaire de Dijon où des médecins peuvent être disponibles, a expliqué Denis Thuriot, maire LREM de Nevers et président du Centre hospitalier (CH) de Nevers.
Les "Flying Doctors" sont des pneumologues, cancérologues ou autres gynécologues destinés au CH à qui il manque "une cinquantaine de médecins et au moins 35 infirmières", selon Patrick Bertrand, président de la Commission médicale du Centre hospitalier. Mais le petit appareil de huit places a également transporté deux généralistes de SOS médecins. "On va mettre en place une structure", actuellement inexistante dans la Nièvre, a indiqué à l'AFP le docteur Romain Thévenoud.
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"15 à 20% des malades n'ont pas de médecin traitant" dans la Nièvre
Avec un généraliste pour plus de 2.000 patients, contre 854 au niveau national, "15 à 20% des malades n'ont pas de médecin traitant" dans la Nièvre, selon Thierry Lemoine, président du Conseil départemental de l'ordre des médecins. Le pont aérien a un coût mais il permettra en fait "d'économiser", assure M. Thuriot. "Cela coûte 670 euros l'aller-retour par passager", alors qu'un médecin intérimaire peut demander jusqu'à "3.000 euros la journée", calcule le maire.
La mesure a cependant suscité les vives critiques des écologistes nivernais. "Un trajet en avion émet 1.500 fois plus de gaz à effet de serre qu'en train", accuse Sylvie Dupart-Muzerelle, conseillère municipale EELV de Nevers, qui dénonce "un coup de com à l'heure où l'Europe valide la suppression des vols intérieurs en France lorsqu'il existe une alternative en train en moins de 2h30". Cette mesure ne concerne cependant pas les vols privés comme celui Dijon-Nevers.