À Mayotte, l'opération Wuambushu, visant à déloger et expulser les personnes en situation irrégulière, mais aussi à détruire les bidonvilles a repris. Depuis plusieurs mois, l'île lutte contre les logements insalubres. Plus de 2.000 bangas, des maisons faites de bois et de tôles, ont été détruites dans le cadre de la loi Elan. Selon cette loi, la préfecture a obligation de proposer "des logements adaptés" aux habitants en situation régulière dont les maisons ont été détruites. Un travail en collaboration avec des associations comme Coallia.
"On va rester ici six mois, après on ira où ?"
Son fils de trois ans calé sur la hanche, Fatima, nous ouvre la porte de sa maison. Elle vit dans un logement de quatre pièces pour sept personnes. Dans le salon se trouve deux lits pour les enfants et une télévision qui diffuse un film mahorais. La jeune femme est arrivée début janvier après la destruction de son bidonville. Si la solution est bienvenue pour la famille, une crainte persiste. "On va rester ici six mois mais après on ira où avec les enfants ?", s'interroge-t-elle.
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L'association propose des hébergements temporaires, le temps que ces anciens habitants des bidonvilles trouvent un logement. Et cela passe par un véritable programme d'insertion, insiste l'une des cheffes de service de Coallia. "Pour rechercher un logement, il faut avoir des ressources derrière, d'où l'accompagnement que l'on apporte dans l'insertion professionnelle. On les aide à débloquer tout ce qui est barrière au droit pour pouvoir permettre cette insertion."
Au total, 160 personnes sont installées dans la trentaine de maisons du centre. À Mayotte, on compte quelque 2.300 places d'hébergement d'urgence actuellement.