Des familles de détenus, membres ou proches de l'organisation séparatiste ETA, ont saisi le Défenseur des droits pour dénoncer l'éloignement de ces prisonniers, ont-elles annoncé lors d'un point presse samedi à Hendaye, dans les Pyrénées-Atlantiques.
"La dispersion des prisonniers politiques basques en France engendre une situation dramatique pour leurs parents et leurs amis", a déclaré Muriel Lucantis, l'une des porte-parole des familles. "Cinquante-deux familles de prisonniers basques ont saisi le Défenseur des droits, une saisine basée sur les violations des droits perpétrées par l'administration française. Mais nous n'avons pas de réponse sur la suite de la saisine pour l'instant", a-t-elle ajouté.
Les familles dénoncent des "voyages incessants et coûteux". 64 prisonniers de l'ETA sont incarcérés en France. La plupart ont demandé leur transfert vers les centres de détention de Mont-de-Marsan, dans les Landes, ou Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, toutes deux proches du Pays Basque, "sans aucun résultat", selon Muriel Lucantis. Les familles dénoncent "les voyages incessants et coûteux qui leur sont imposés" pour rendre visite à leurs proches. Ces longs voyages génèrent chez toutes les familles "une forte tension, un épuisement physique et psychologique", et "les conséquences sont encore plus douloureuses pour les jeunes enfants et les personnes âgées", a encore souligné Urtzi Errazkin, autre porte-parole des familles.
Une manifestation de "soutien aux prisonniers" organisée à Paris le 9 novembre. Ces dernières vont participer à partir du 16 novembre à un "tour des prisons" dans tout l'Hexagone, où se trouvent des détenus basques, une initiative impulsée notamment par Etxerat ("à la maison", en français), le mouvement de soutien aux prisonniers. Ces familles participeront également à la manifestation du 9 novembre organisée par des associations et des organisations de défense des droits de l'Homme à la Gare Montparnasse à Paris, "en soutien aux prisonniers".
2011 : l'ETA renonce à la lutte armée après 43 ans de violences
L'ETA, fondée en 1959 sous la dictature franquiste, a renoncé en octobre 2011 à la lutte armée, après 43 ans de violences au nom de l'indépendance du Pays basque et de la Navarre. Le 8 avril 2017, elle a livré aux autorités françaises une liste de huit caches d'armes, toutes situées dans les Pyrénées-Atlantiques, un geste salué par Paris, mais jugé insuffisant par Madrid, qui a appelé l'organisation à se dissoudre. Au total, 829 assassinats sont imputés à l'ETA, qui compte au moins 62 morts dans ses rangs.