Après l'assassinat du professeur Samuel Paty, le gouvernement avait promis de former tous les personnels de l'Éducation nationale aux questions de laïcité. Cette formation, rendue obligatoire en 2021, vise les professeurs, mais aussi les surveillants, les CPE, les AESH… D'après une enquête menée par le syndicat enseignant SE-UNSA, dévoilée mardi, plus des deux tiers des effectifs n'ont toujours pas bénéficié de cette formation sur la laïcité.
Peu d’offre de formation, et parfois peu d’intérêt
72% des personnels de l’Éducation nationale interrogés déclarent ainsi n’avoir jamais suivi de formation à la laïcité une fois en poste. 71% des répondants disent par ailleurs n’avoir jamais été formés à ces enjeux pendant leurs études.
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Ceux qui ont suivi des cours ont été diplômés récemment, après 2021, en raison du concours qui évalue les connaissances des candidats sur ce sujet. Pour les autres, selon ce syndicat, les sessions de formation à la laïcité sont rares et inégalement répartis sur le territoire. Un quart des personnels se dit même réticent à suivre cette formation, faute de temps, ou d’intérêt.
Des formations jugées trop théoriques
Parmi les professeurs formés, beaucoup critiquent le contenu théorique de ces enseignements. Un tiers des personnes interrogées se disent ainsi incapables de transmettre ce qu’ils ont appris ensuite, aux élèves. "On a beaucoup de formation sur la définition du principe, mais sur les besoins du quotidien, comme 'Comment est-ce que je dialogue avec des familles ou comment est-ce que je réagis par rapport à une élève qui ne veut pas venir à la natation ?', il y a un gros déficit d'accompagnement", commente Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE UNSA.
D’après cette enquête, près de la moitié des personnels interrogés font face à des contestations de la laïcité : 54% provenant d’élèves, 31% des parents. Pour le ministère de l’Éducation nationale, 330.000 professeurs ont déjà été formés, et 100% le seront d’ici 2025.