Deux zones, des vacances de Pâques en mai ... Ces préconisations qui bouleverseraient le calendrier scolaire

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Amélia Porret / Crédit photo : Loic VENANCE / AFP , modifié à
Chargée d'apporter ses recommandations pour la refonte du calendrier scolaire au printemps 2023, une commission nationale a rendu ses conclusions le 4 juillet dernier à l’Education nationale et préconise, entre autres, le passage de trois à deux zones scolaires. Le dossier a été remis entre les mains de la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet.

"La refonte, la remise à plat des agendas de nos élèves est une priorité", avait évoqué vendredi 25 octobre Alexandre Portier, ministre délégué à la réussite scolaire et à l'enseignement professionnel. Invité de la grande interview de Romain Desarbres sur CNEWS en partenariat avec Europe 1, le ministre s'était exprimé sur la nécessité de réviser le rythme scolaire, rappelant, par ailleurs, que "les Français sont ceux qui travaillent le plus en Europe aujourd'hui". La durée des vacances scolaires est bel et bien à l'étude et alors que les premières vacances de l’année scolaire 2024-2025 sont en cours, le format actuel du calendrier pourrait bien être bouleversé. 

Sept semaines de cours suivies de deux semaines de vacances

Le débat sur le rythme d'étude des écoliers n'est pas nouveau. Le calendrier n'a cessé d'évoluer du XIXe siècle — où les vacances d’été ne duraient qu’un mois et demi — aux années 80, marquées par le début de la rentrée au mois de septembre, format toujours en vigueur. Aujourd'hui, une commission spécialisée du Conseil supérieur de l’éducation planche sur un nouveau calendrier, déposé sur le bureau du ministère de l'Éducation. Si elle n'envisage pas de toucher aux vacances d'été, elle préconise un nouveau rythme de sept semaines de cours suivies de deux semaines de vacances, tout au long de l'année. Un système plus communément appelé dans le milieu "7-2". 

Des syndicats enseignants, des associations de parents d’élèves, des élus, mais aussi des acteurs du tourisme se sont concertés pendant de longs mois pour apporter cette proposition, qui permettrait d'offrir aux élèves le temps de récupération nécessaire et leur apporter plus de stabilité. "Sur la base de ce qui a été dit, on a essayé de trouver un consensus" entre les différents acteurs concernés et même "des personnes qui s'occupent des flux routiers", nous indique Yannick Kiervel, professeur des écoles siégeant à la commission. 

La priorité est donnée au bien-être des élèves et des enseignants, "fatigués" de ce système souligne Yannick Kiervel. L'idée étant qu'à travers ce nouveau calendrier, la période entre les vacances de Pâques et la pause estivale, s'étalant actuellement sur 11 voire 12 semaines de cours, "ne soit plus aussi longue". 

Plus que deux zones 

Concrètement, ce nouveau cycle ne pourra fonctionner qu'en passant de trois à deux zones scolaires. Si le système des zones continuera de s'appliquer aux vacances d’hiver et de printemps, les dates ne se superposeront plus. À la place, un fonctionnement en alternance entend simplifier les départs et éviter que certaines zones ne soient désavantagées par rapport à d'autres : les élèves de la zone B partiraient ainsi en vacances quand ceux de la zone A feraient leur rentrée des classes.

Le secteur du tourisme bénéficierait aussi de la fin du système de juxtaposition des dates des zones en hiver. Dès lors, il y aura quatre semaines de vacances, avec deux semaines par zone. Le comité recommande également de décaler les vacances de printemps au mois de mai pour que le temps passé à l'école ne soit pas trop long entre Pâques et l’été. 

Dossier en attente

Néanmoins, cette révolution du calendrier ne verra pas le jour avant au moins 2027, les calendriers scolaires "ayant été arrêtés jusqu’à l’année scolaire 2025-2026", précise Yannick Kiervel. La nouvelle ministre de l'Éducation, Anne Genetet doit désormais s'emparer du sujet, mais le dossier a été placé en "stand-by" en attendant que la ministre "en prenne connaissance". Cette dernière doit assister dans les jours à venir au prochain CSE, au cours duquel le sujet pourra être relancé. L'occasion aussi de mentionner le projet d'une nouvelle commission, cette fois centrée sur les rythmes quotidiens des élèves.