"En 2050, vous serez morts, pas nous": la jeunesse du monde entier est appelée à défiler vendredi pour réclamer aux adultes des actions fortes pour le climat, un test pour une mobilisation inédite, partie de Suède en août dernier. Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de cette journée.
D'où vient cet appel à manifester ?
Jusqu'à présent, l'appel à la mobilisation hebdomadaire lancé par l'adolescente suédoise Greta Thunberg, qui brandit seule tous les vendredis depuis l'été sa pancarte "grève de l'école pour le climat" devant le parlement à Stockholm, a été suivi dans quelques pays, notamment en Belgique ou en Allemagne, où les jeunes ont manifesté par milliers. Mais pour cette "grève mondiale pour l'avenir" du 15 mars, lycéens et étudiants se préparent à quitter leurs salles de classe de Sydney à Paris, de Tokyo à Montréal, de Hong Kong à Kampala.
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"Nous faisons grève pour dire à nos gouvernements de faire leurs devoirs et de nous montrer des preuves !", dit l'appel publié sur Facebook. Des preuves que le monde prend les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement à un maximum de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, comme prévu par l'Accord de Paris. Pour l'instant, les dirigeants disent simplement qu'ils vont essayer de faire de leur mieux", notait récemment Greta Thunberg. Pas suffisant parce que "notre maison brûle": "Je veux que vous commenciez à paniquer".
Quel est le contexte ?
Cette mobilisation des jeunes s'inscrit aussi dans un mouvement citoyen plus large pour le climat, avec des actions de désobéissance civile ou des recours en justice comme la plainte pour "inaction climatique", déposée jeudi à Paris contre l'État par quatre ONG soutenues par plus de 2 millions de pétitionnaires.
Quelle sera l'ampleur du mouvement dans le monde ?
Selon FridaysforFuture, nom du mouvement de Greta Thunberg, plus de 1.000 rassemblements sont prévus dans une centaine de pays. Difficile toutefois de savoir si les jeunes seront plus d'une poignée dans beaucoup de ces villes. Plusieurs maires de l'alliance C40 des grandes villes pour le climat, comme Paris et Milan, ont d'ores et déjà apporté leur soutien aux jeunes. "Ils ont le plus à perdre de l'inaction des gouvernements", a déclaré dans un communiqué le maire de Sydney Clover Moore, se disant "fier d'être solidaire" de leur "combat pour la justice".
Et en France ?
Le ministre de l'Éducation nationale a appelé à des débats sur le climat dans les lycées ce même vendredi, de 16 heures à 18 heures. Un "geste désespéré pour tenter d'étouffer les contestations", a dénoncé le collectif Youth for Climate France. Pour les proviseurs chargés d'organiser ces débats, il ne sera en outre pas toujours possible de répondre à cette demande. "Nous avons été pris de court par cette annonce", résume Philippe Vincent, secrétaire général du SNPDEN, principal syndicat des chefs d'établissement. "Les lycées ont leur rythme, on ne peut pas organiser un débat du lundi pour le vendredi".
Comme le souligne Le Monde, la mobilisation hebdomadaire est pour l'instant restée assez faible en France, contrairement à d'autres pays d'Europe. Vendredi, des manifestations sont prévues à Paris, à Lille, Lyon ou encore Marseille.