Le parc d’attractions Disneyland Paris souffle ses 30 bougies. En 30 ans, il a permis de créer plus de 63.000 emplois et fait travailler chaque année 16.000 personnes, selon Havas Paris. Ainsi, le lieu de loisir est devenu le plus grand employeur de Seine-et-Marne. Pourtant, derrière la féérie de Disneyland des dizaines d’exploitations agricoles ont disparu. L’urbanisation massive du territoire est une crainte pour ceux qui restent.
Depuis le petit chemin de terre humide accolé à son champ de betterave, Charline Corman, agricultrice à Jossigny scrute au loin Disneyland Paris. Grâce au parc d'attraction et à la construction des résidences alentours depuis trente ans, l’agricultrice a multiplié son chiffre d'affaires en vente directe par cinq en 20 ans.
Pourtant, Charline Corman le sait. Sur ses 200 hectares qu'elle possède avec son mari, 20 appartiennent à l'État et peuvent être rachetés par Disney. D'ailleurs, ces hectares de terres pourront accueillir très prochainement tout autre chose que des épis de maïs. "Elles vont être soient construites pour des logements, des infrastructures comme des collèges, lycées ou des piscines. C’est sûr, elles vont partir pour les besoins de la population", explique-t-elle.
"Stopper ou maîtriser l’installation urbaine"
Dans l’ancien corps de ferme, pommes de terre, farine et œufs jonchent les étals. Ici, seuls des produits frais sont mis en vente directement à la ferme. Des produits très prisés par les consommateurs comme Kévin. Un sac de course dans chaque main, le trentenaire regrette le grignotage des terres agricoles.
"Ça devient incompréhensible de voir Bussy-Saint-Georges venir vers nous, de voir autant de construction ! Je pense qu’il faut revenir aux origines, à nos cultures, à nos agriculteurs, à nos champs", harangue le passionné de course à pied. Pour lui : "Il faut stopper ou maitriser un minimum l’installation urbaine."
Pourtant, Disneyland continue son expansion avec son dernier projet d’aménagement de 35 hectares. Par ailleurs, trois nouvelles zones d'habitations supplémentaires devraient sortir de terre d'ici à 2028 sur le territoire.