La cour d'appel de Grenoble a tranché, suivant les réquisitions du parquet général : les premières auditions du principal suspect de l'enlèvement de Maëlys, neuf ans, vont être retirées du dossier d'enquête en raison d'une erreur de procédure.
Essentiellement la première garde à vue. Le 31 août, l'homme avait été entendu à quatre reprises par les enquêteurs sans être filmé, alors que le code pénal l'exige pour une affaire criminelle. Ces quatre procès-verbaux ne sont donc pas valides aux yeux de la justice. La décision de la chambre de l'instruction a également pour conséquence d'annuler certains propos tenus par le suspect lors de son interrogatoire de première comparution devant les juges, au moment de sa mise en examen, en réponse à trois questions directement liées à ces premières auditions.
Peu de conséquences a priori. Avant même que la décision soit rendue, les gendarmes assuraient s'être "préparés" à cette annulation, soulignant que les procès-verbaux concernés faisaient surtout apparaître les contradictions de l'homme, désigné par un faisceau d'indices mais qui a toujours nié toute implication dans le dossier. Jeudi, l'enquête pourrait au contraire progresser : une fois la décision rendue, le suspect a été transféré au palais de justice de Grenoble, où il était toujours entendu par les juges d'instruction sur le fond du dossier jeudi après-midi, pour la première fois depuis sa mise en examen.
De nombreuses interrogations. Les juges pourraient mettre l'homme face à ses contradictions, et probablement lui présenter les enregistrements d'une caméra de vidéosurveillance, filmés le soir de la disparition. Les images montrent le suspect au volant de son véhicule avec, sur le siège passager, une "forme blanche", la couleur de la robe que Maëlys portait à la soirée de mariage où elle a été vue pour la dernière fois.
Trois mois d'enquête. La fillette, désormais âgée de 9 ans, a disparu dans la nuit du 26 au 27 août à Pont-de-Beauvoisin, entre Lyon et Chambéry. Elle est restée introuvable depuis. Mis en examen et écroué après la découverte d'une trace ADN de la fillette dans sa voiture, le suspect a simplement reconnu qu'elle y était montée durant la soirée. Dix gendarmes de la Section de recherches de Grenoble sont toujours affectés à plein temps à cette enquête. Des recherches en forêt et dans les plans d'eau de la région se poursuivent. Si l'appel à témoins a faibli d'intensité, toutes les pistes restent explorées.
Le procureur de la République à Grenoble, Jean-Yves Coquillat, tiendra une conférence de presse à l'issue de l'audition du suspect par les juges, jeudi.