Dans les Alpes-de-Haute-Provence, toujours pas la moindre trace d'Émile, ce petit garçon de 2 ans et demi disparu depuis bientôt une semaine. Les opérations de ratissage se sont achevées ce jeudi et l'enquête entre dans une nouvelle phase. Les enquêteurs doivent maintenant analyser les données récoltées.
Le procureur de Digne-les-Bains ne cache pas que cette masse de données recueillies prendra du temps à être analysée. L'exploitation de la téléphonie, du bornage autour du village du Vernet est en cours. Les relais permettent de savoir qui est passé dans le secteur et à quel moment, les numéros de portable étant automatiquement enregistrés quand on se trouve à proximité. L'antenne téléphonique du Vernet et six autres dans un rayon de 20 kilomètres détiennent peut-être des informations précieuses.
Que s'est-il passé dans les minutes qui ont précédé la disparition d'Émile ?
Les enquêteurs vont se concentrer sur les dizaines de minutes avant et après la disparition du petit garçon. La liste des numéros mémorisés sera comparée à différents fichiers, comme celui des délinquants sexuels. Il leur faudra aussi recouper les dizaines d'auditions, décortiquer l'appel à témoins. 1.200 personnes ont appelé la ligne mise en place par les forces de l'ordre.
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Plusieurs véhicules et habitations ont également été inspectés. 97 hectares du village ont aussi été ratissés : "peut-être sans le savoir, avons-nous récolté un indice déterminant", avait expliqué lors de sa dernière conférence de presse le procureur de la République, Rémi Avon.
Du côté du hameau, les riverains sont toujours sous le choc et le hameau du Haut-Vernet est interdit d'accès par arrêté municipal. À l'exception des habitants, depuis quelques jours, plus personne n'a le droit de s'y rendre. Des gendarmes en contrôlent l'accès afin d'éviter la présence de curieux et de préserver l'intimité et la sérénité de la famille du petit Émile. Une famille dans l'attente et très discrète.
La famille d'Émile, un clan qui ne vit pas reclus
Depuis samedi, le jour de la disparition de l'enfant, ils étaient une dizaine dans ce hameau où les grands-parents maternels du garçonnet possèdent depuis une quinzaine d'années une vaste propriété. C'était le début des vacances. La mère de l'enfant, Marie, avait déposé son fils la veille. Elle est l'aînée de la fratrie, composée de dix jeunes frères et sœurs, les oncles et tantes d'Emile, âgés de 7 à environ 23 ans.
Tous résident principalement à La Bouilladisse, une commune proche de Marseille, où, comme dans ce village du Vernet, l'émotion est grande. Catholiques pratiquants, décrits comme "traditionalistes" et "droits", ils sont appréciés de leurs voisins. Les plus jeunes ne vont pas à l'école et c'est leur maman, la grand-mère d'Émile, qui se charge de leur enseignement.
Un clan qui ne vit pas reclus non plus. Ils ont des engagements forts, donnent parfois des concerts de musique sacrée. Au Haut-Vernet, confiait des habitants à Europe 1, on les voit souvent en groupe pratiquer du vélo ou de la randonnée ou, pour les plus petits, jouer avec d'autres enfants du village.
"Je garde encore espoir"
Après plusieurs jours de ratissage judiciaire et 97 hectares passés au peigne fin, le maire du Vernet, François Balique, garde l'espoir de le retrouver. "Et les habitants du village sont, eux, dans l'incertitude, dans le doute et dans l'effroi de ce qui s'est passé. En espérant que le plus rapidement possible, la vérité, et si possible, parce que moi, je garde encore espoir qu'on puisse retrouver Émile", explique le premier édile.
Il rappelle aussi que toute la famille est effondrée et il pense au sentiment de culpabilité que doit avoir le grand-père du petit Émile après sa disparition. "Attendons le résultat de l'enquête judiciaire. Je peux vous dire que tout a été mis en œuvre par le procureur public et la gendarmerie pour que l'on puisse découvrir la vérité quelle qu'elle soit. Nous souhaitons qu'elle soit découverte le plus tôt possible", ponctue le maire.