Depuis longtemps, la piste du tueur en série Michel Fourniret plane sur la disparition d'Estelle Mouzin à Guermantes, en 2003. Mais ces derniers mois, elle s'est considérablement précisée, au point que la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, a demandé le 7 mai dernier le transfert du dossier Mouzin dans la juridiction de la capitale.
Tout a commencé le 5 février dernier, lorsque Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série, qui a déjà été condamnée avec lui pour huit assassinats, s'est confiée à une juge parisienne chargée d'un autre "dossier Fourniret" (celui des jeunes Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece). En toute fin d'interrogatoire, elle a déclaré vouloir "évoquer le dossier Mouzin" avec la magistrate, "compte tenu du temps qui passe et pour aider les familles de victimes"… à condition que ce soit avec elle et uniquement avec elle, une relation de confiance s'étant nouée.
Monique Olivier, celle "qui a toujours parlé en premier"
Un mois plus tard, en mars, Michel Fourniret a évoqué à son tour l'affaire en disant qu'il ne se souvenait plus de la région, mais qu'il y avait "quelque chose à creuser". Des déclarations qui ont conforté les avocats d'Éric Mouzin, le père d'Estelle, dans sa volonté de poursuivre cette piste, que la police judiciaire de Versailles, en charge du dossier, avait pourtant écartée. Me Corinne Hermman et Me Didier Seban demandent depuis plusieurs années le regroupement des dossiers Fourniret auprès d'un seul magistrat. "On ne sait pas ce que va dire Monique Olivier mais évidemment on attend avec impatience sa parole", confirme le second au micro d'Europe 1. "On sait bien que dans tous les meurtres de Michel Fourniret, c'est elle qui a parlé en premier."
La procureure générale de Paris, Catherine Champrenault a fait une demande en ce sens auprès du parquet de Meaux. C'est la décision de la Cour de Cassation qui est attendue dans les jours ou semaines à venir. Avec l'espoir que le couple soit réentendu très rapidement.