Ces animaux qui pratiquaient la distanciation sociale bien avant les humains

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Les fourmis se mettent d'elle-même à l'écart quand elles sont malades. © AFP
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Théo Maneval édité par Guilhem Dedoyard
Fourmis, homards ou mandrill, les animaux eux aussi pratiquent la distanciation sociale lorsque l'un des leurs est malade. Une pratique commune chez certaines espèces qui doit nous inciter à prendre exemple sur le monde animal selon une étude récente.

La distanciation sociale est peut être une nouveauté pour les humains, mais pas pour les animaux. Des chercheurs spécialistes du comportement animal, dont un Français, viennent de publier une étude dans la revue Trends in Ecology & Evolution : ils ont découvert que les souris, les fourmis ou même les homards, prennent eux aussi leurs distances avec leurs congénères malades pour éviter d'être contaminés, de la même manière que les autorités recommandent de rester à l'écart des personnes touchées par le coronavirus

Couleur ou signaux olfactifs pour débusquer les malades

Appliquer les gestes barrières jusque dans les fonds marins, c'est ce que font les homards. L'essentiel du groupe prend ses distances quand un individu est malade. Hors de question donc de se se serrer la pince dès qu'il y a le soupçon d'infection. Chez le homard, c'est la couleur qui permet aux autres de repérer l'individu potentiellement contagieux.

Un comportement identique est observé chez certains primates, comme le mandrill, dans les forêts d'Afrique. Pas de test PCR pour ces cousins de l'Homme, mais là aussi tout se passe dans le nez, explique Cédric Sueur, chercheur au CNRS, l'un des co-auteurs de l'étude. "Ils se rendent compte que les autres individus sont malades à travers les signaux olfactifs. Au niveau des taux d'infection de différents parasites, bactéries ou vers, on va dégager une odeur différente. Les congénères s'en rendent compte et vont éviter l'individu malade. Ils vont moins l'épouiller du coup", précise le chercheur.

S'inspirer du monde animal

La fourmi va même encore plus loin : les individus malades se mettent eux-mêmes en quarantaine, et les bien-portantes se réunissent en plus petits groupes : pour le chercheur, l'être humain n'a donc rien inventé sur les rassemblements limités. "On se met souvent à l'écart du monde animal parce qu'on considère qu'on est plus intelligents. Mais il faut qu'on arrive à mettre notre fierté de côté, qu'on observe ce qui se passe dans la nature et qu'on s'en inspire", pour mieux combattre, et même prévenir, à l'avenir, le développement d'épidémies, conclut Cédric Sueur.