Dix syndicats d'Air France, dont ceux représentant les pilotes, appellent à une journée de grève le 22 février pour réclamer une augmentation générale de 6% en 2018, "au titre de l'inflation perdue" depuis six ans, selon un tract consulté vendredi par l'AFP.
Trois syndicats de pilotes (SNPL, Spaf et Alter), deux d'hôtesses et stewards (SNPNC et Unsa-PNC), ainsi que cinq organisations au sol (CGT, FO, SUD, CFTC et SNGAF) s'opposent à l'accord minoritaire prévoyant 1% d'augmentation générale en deux temps pour 2018.
L'accord, signé par la CFE-CGC et la CFDT, constitue une "aumône (...) bien en deçà des attentes des salariés" car "elle ne pourra compenser l'augmentation du coût de la vie et rattraper les salaires bloqués depuis 2011", date de la dernière augmentation générale, estiment les signataires du tract. "Au titre de l'inflation perdue (2012-2018), nous demandons une augmentation générale des salaires de 6%", disent-ils.
Les syndicats majoritaires font blocage. À l'issue de deux séances de négociation, un projet d'accord salarial a été signé par la CFE-CGC et la CFDT, représentant 31,3% des voix du personnel. Mais des syndicats majoritaires (CGT, FO, Unsa, SNPL et Spaf, soit 52,6% des voix) ont décidé de faire valoir leur droit d'opposition pour le bloquer. La direction d'Air France a toutefois décidé de "mettre en oeuvre unilatéralement des mesures équivalentes à celles qui étaient prévues dans l'accord", selon une communication interne.
Des signatures jouant "contre les intérêts des salariés". L'accord prévoyait une augmentation générale de 0,6% au 1er avril et 0,4% au 1er octobre, pour tous et une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4% pour les agents au sol, en plus d'une revalorisation des indemnités de déplacement. Pour les syndicats appelant à la grève, la direction "démontre ainsi à quel point les signatures (de la CFDT et la CFE-CGC) étaient malvenues et jouaient contre les intérêts des salariés".
Les résultats d'Air France annoncés le 16 février. Le mouvement social, qui coïncide avec les vacances scolaires des zones A et C, surviendra moins d'une semaine après la publication des résultats financiers 2017 de la maison-mère, Air France-KLM. "L'entreprise va annoncer des résultats historiques le 16 février" pour Air France, il faut que "les salariés aient un retour à bonne fortune pour tous les efforts" fournis lors des derniers plans de restructuration, a commenté Karim Taïbi de Force ouvrière.
Un rassemblement organisé devant le siège du groupe à Roissy. Le 22 février, un rassemblement sera organisé devant le siège d'Air France à Roissy. Sollicitée, la direction de la compagnie n'a pas commenté dans l'immédiat. Mardi, alors qu'une menace de grève était agitée, elle avait indiqué "qu'un conflit serait destructeur à un moment où la compagnie a retrouvé une dynamique de croissance" lui permettant de renouer avec "une politique d'augmentation générale".