Les premiers effets néfastes de ce piratage à grande échelle commencent à émerger. Mercredi, les deux principaux opérateurs qui assurent la gestion du tiers payant pour les mutuelles ont été victimes d'une cyberattaque. L'état civil ou encore le numéro de sécurité sociale de 33 millions de Français se trouvent donc désormais entre les mains de hackers. Avec des conséquences non négligeables sur leurs remboursements de santé, notamment pour les lunettes.
Chez les opticiens, les Français concernés sont contraints de faire un choix : avancer le coût de leurs lunettes ou bien attendre que les problèmes informatiques soient résolus. "Ils veulent qu'on donne un chèque de caution de 500 euros pour avoir nos verres. Ce n'est pas pour moi, mais pour ma belle-mère qui n'était pas d'accord du tout. Donc, nous avons fait une annulation", témoigne une femme au micro d'Europe 1.
D'importantes pertes financières
"Étant donné que c'est un problème médical et que j'ai besoin de lunettes rapidement, je paierai mes lunettes et j'attendrai que la mutuelle me rembourse", contrebalance une autre. De leur côté, les professionnels ne peuvent plus renseigner correctement leurs clients. Financièrement, ils pâtissent de ce piratage. "Puisque la plateforme est en panne, nous ne savons pas de combien le client sera remboursé. Ça va représenter une quinzaine de dossiers. À raison de 400 euros à peu près par dossier, ça fait 5.000, 6.000 euros", regrette Louis, opticien indépendant à Paris.
D'autant que le problème est parti pour durer. La plateforme Viamedis, touchée par cette fuite de données, a prévenu les opticiens que le tiers payant ne serait toujours pas effectif avant la semaine prochaine.