D'où vient la limitation à 130 km/h sur les autoroutes françaises ?
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a suggéré lundi de lever le pied sur l'autoroute pour passer des 130 km/h au 110 km/h. Une façon d'économiser du carburant et de moins polluer, principalement à destination des salariés qui utilisent leur voiture de service ou de fonction. Mais d'où vient à l'origine la limitation à 130 km/h sur les autoroutes ?
"Trois minutes sur un trajet de 50 km, mais 20% d'émissions de CO2 et de consommation de carburant en moins", tel est l'argument mis en avant par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, qui a demandé lundi aux responsables des grandes entreprises, dont celles du CAC40, d'inciter leurs salariés à rouler moins vite pour se rendre au travail ou lors de leurs déplacements professionnels.
Rouler à 110km/h maximum plutôt qu'à 130km/h , une mesure déjà déployée dans les administrations pour les agents de l'État. Une nouvelle ambition du gouvernement de réduire les limitations de vitesse , qui fait écho à celle des 80km/h sur les routes départementales. D'où vient cette limitation de vitesse sur les autoroutes françaises ? Pourquoi a-t-on choisi de mettre la vitesse à 130km/h ?
Pierre Messmer impose la toute première limitation de vitesse
Les 130km/h relèvent tant du hasard que de l'opportunisme. En 1973, 16.600 Français se tuent sur les routes mais pour autant, à l'époque, les automobilistes refusent d'entendre parler de limitation de vitesse. Pierre Messmer, alors Premier ministre, ruse et profite du choc pétrolier pour imposer la toute première limitation de vitesse à 120km/h sur autoroute, justifiant des économies de carburant. Mais cette limitation déplaît à Georges Pompidou, président de la République, qui aime la vitesse. En 1974, il fait remonter la limitation à 140km/h.
Jacques Chirac fixe la limitation à 130 km/h
Georges Pompidou meurt quelques semaines plus tard. Jacques Chirac succède à Pierre Messmer et, comme juge de paix, fixe à130 km/h la limitation sur les autoroutes de France. Cette mesure, à l'origine provisoire, fêtera l'an prochain ses 50 ans.