Les températures repartent à la hausse ce mercredi, tandis que nous venons de vivre le deuxième Noël le plus chaud jamais enregistré dans le pays. La Saint-Sylvestre devrait également battre des records, Météo-France annonçant des températures supérieures à 15 °C samedi après-midi, et jusqu’à plus de 20 °C dans le Sud-Ouest. Un redoux agréable pour nous, mais fatal pour la nature, en particulier les arbres qui subissent des conséquences importantes. La sécheresse l’été n’est pas le seul fléau lié au réchauffement climatique qui abîme les forêts. Les hivers doux sont tout aussi dangereux.
Des bourgeons déjà présents ?
Les bourgeons risquent, en effet, d’apparaître trop tôt, et de se fragiliser au moindre coup de froid. Xavier Bartet, directeur adjoint du département recherche, développement et innovation de l'Office national des forêts (ONF) a déjà remarqué leur présence. "Hier, j'ai abattu un arbre et j’ai constaté que les bourgeons de l'arbre étaient en train de s’ouvrir", rapporte l’ingénieur forestier. "Je me demande si, effectivement, les chaleurs importantes de ces derniers jours n’ont pas provoqué une éclosion hivernale de bourgeons", s’interroge-t-il. "C’est quelque chose de complètement anachronique par rapport au cycle habituel de l'arbre", souligne Xavier Bartet.
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Un besoin de froid pour respecter la période de "dormance" de l’arbre
Les arbres risquent également de ne rien produire du tout, en oubliant de sortir de leur "dormance", c'est-à-dire de leur période d’hibernation. "Quand l'arbre est dans son repos végétatif, il a besoin de plusieurs semaines de froid assez important pour que les bourgeons puissent, ensuite, se développer", indique Xavier Bartet. "Si jamais on a une perturbation dans ces épisodes de froid, la levée de dormance risque de ne pas se faire, et l’on peut observer l'année suivante des effets complètement dévastateurs sur le cycle de l'arbre", poursuit-il.
Un climat instable également néfaste pour les essences méditerranéennes
Enfin, les chaleurs hivernales sont également problématiques pour les nouvelles essences originaires du Sud, comme le pin maritime, qui sont introduites en France pour aider les forêts à mieux résister à la chaleur et s’adapter au changement climatique. Cependant, l’alternance brusque de périodes douces, et d’autres beaucoup plus fraîches, nuit à la croissance de ces arbres.