Deux mots et une polémique qui enfle. Canua Island, cette plage flottante qui doit s'installer au large golfe de Mandelieu-la-Napoule, provoque la colère des défenseurs de l'environnement. Car le projet est unique en son genre. À 600 mètres de la côte, cette plage flottante accueillera des palmiers, des transats et un restaurant où près de 300 personnes pourront déjeuner.
Ce trimaran à moteur "fait 41 mètres de long, ce qui n'est pas très grand puisque certains atteignent 100 ou 150 mètres. Par contre, il est très large", explique au micro d'Europe 1, le navigateur Marc Audineau, également concepteur de cette île. "Il y a des centaines et des milliers de navires sur la Méditerranée et nous ne sommes qu'un navire de plus, avec probablement la plus faible empreinte carbone, avec zéro émission de CO2 rejetée", estime-t-il.
Une "Dubaïsation de nos côtes"
Face aux accusations de pollution et de nuisances, le président de Canua Island, Jean-Bernard Falco, défend un projet responsable. "Ce n'est pas une boîte de nuit. On fera très attention à cela. En quoi il n'est pas écologique ?", s'interroge-t-il avant d'ajouter : "Il est ultra-performant en matière énergétique. Par exemple, il n'y a que cinq bateaux sur la Côte d'Azur qui utilisent un carburant composé de 90% de biocarburants. Et nous faisons partie de ces cinq bateaux", souligne-t-il.
"C'est du greenwashing", s'insurge l’avocat de l'association écologiste Syllau, Eric Lanzarone. En réalité, c'est une incongruité et une verrue sur la mer. C'est clair qu'on assiste à une sorte de Dubaïsation de nos côtes", regrette-t-il. Et si Canua Island devait être autorisé, l'avocat n'hésitera pas à brandir la menace d'une action en justice.