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Stephane Burgatt (correspondant à Marseille) / Crédits photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Située face à un point de deal, l'école du quartier de la Cayolle, dans le sud de Marseille, est déjà sous surveillance policière lors des sorties et entrées des enfants. Par peur d'une balle perdue, les parents d'élèves réclament l'installation de vitres pare-balles dans l'établissement. La mairie de secteur s'y refuse.

À Marseille, faut-il mettre les écoles sous cloche ? Avec l'explosion de règlements de comptes entre dealers qui ont coûté la vie à au moins 44 personnes depuis le début de l'année, les habitants de certains quartiers marseillais vivent la peur au ventre. Dans le sud de la ville, les parents d'élèves du quartier de la Cayolle réclament l'installation de vitres pare-balles à l'école afin de protéger les enfants d'une éventuelle balle perdue.

"On entend les tirs"

Un point de deal est situé juste en face de l'école de ce quartier des Cayolles. Le quartier a connu quatre fusillades, parfois en plein jour, et deux morts depuis cet été. Face à cette situation, les élèves sont émotionnellement marqués : "On a peur que des balles rentrent dans l'école. C'est un peu difficile car on entend les tirs", explique Leïna, une jeune élève, au micro d'Europe 1. 

La semaine dernière, des tirs de chasseurs dans les collines des calanques situées près du quartier, ont provoqué des scènes de panique avec des enfants qui se sont cachés sous leur bureau. Des parents, à l'instar de Linda, demandent une école à l'épreuve des balles : "On demande des vitres, des portails sécurisés, je pense que c'est une bonne idée. La maternelle est face au point de deal. Ils peuvent se prendre une balle. L'école est au milieu du trafic, il faut se bouger !". 

"Un territoire à défendre"

Néanmoins, la maire de secteur, Anne-Marie D'Estienne D'Orves, s'y refuse. Une telle mesure serait pour elle un recul alors que les entrées et sortie de cette école se font déjà sous surveillance policière. "On ne peut pas imaginer transformer cette école en bunker. On a un territoire à défendre. Cela serait insupportable de faire vivre cela à des enfants", a-t-elle justifié.

En revanche, l'élue confirme qu'un relèvement du muret entourant la cour de récréation de l'école est à l'étude.