Le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a repoussé mercredi une demande de report de la rentrée scolaire émanant de l'association Robin des Bois, estimant "que rien ne (justifiait) cette position", les taux de concentration au plomb dans les écoles étant selon lui "rassurants" après nettoyage.
"Il n'y a aucun risque"
L'incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril, a fait fondre plusieurs centaines de tonnes de plomb qui se trouvaient notamment dans la charpente de la flèche et la toiture, et des concentrations élevées de ce métal toxique avaient été relevées dans certains établissements scolaires aux alentours de la cathédrale. "Tout l'été a été consacré à faire (d)es mesures" au sein des écoles et crèches et à les nettoyer, a plaidé Emmanuel Grégoire sur France Info. "Les trois écoles qui présentaient des atypies" et même celles "où il n'y avait par ailleurs aucune mesure anormale" ont fait l'objet "d'une décontamination approfondie", a plaidé le premier adjoint.
"Nous avons toujours dit que nous ne prendrions aucun risque et donc si je peux vous dire aujourd'hui que toutes les écoles ouvriront, c'est parce qu'il n'y a aucun risque", a-t-il martelé, affirmant que "tous les taux qui sont engagés sont en dessous des seuils sanitaires".
Robin des Bois réclame une expertise
L'association environnementale Robin des Bois, qui avait porté plainte contre X en juillet, accusant les autorités d'avoir tardé à réagir et manqué de transparence dans la gestion de la pollution au plomb, juge que "les informations très récemment diffusées par la mairie de Paris ne sont pas fiables" et a demandé mercredi par communiqué le report de la rentrée des classes.
Exceptés les établissements de la rue Saint-Benoît, dans le 6ème arrondissement, dont les cours intérieures ont été intégralement refaites durant l'été, les autres écoles et crèches n'ont subi qu'"un prétendu nettoyage par des agents d'entretien" qui ne sont pas des spécialistes de la décontamination, a dénoncé auprès de l'AFP le porte-parole de l'association Jacky Bonnemains, qui exige que "des experts valident ces opérations de décontamination".
L'association argue en outre que sur les 55.000 enfants et adolescents scolarisés dans les 1er, 4ème, 5ème et 6ème arrondissements, moins de 200 ont bénéficié d'une plombémie - une analyse du taux de plomb dans le sang. L'Agence régionale de santé (ARS) publiera début septembre le bilan complet des nouvelles plombémies réalisées à Paris au cours du mois d'août.
Un troisième enfant avec un taux trop élevé de plomb près de Notre-Dame
Un troisième enfant scolarisé près de la cathédrale Notre-Dame a été dépisté avec un taux trop élevé de plomb dans le sang, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires à l'AFP, tout en soulignant que la contamination avait "a priori" eu lieu à son domicile. Son taux était de 52 microgrammes de plomb par litre de sang, juste au-dessus du seuil de déclaration obligatoire de saturnisme (50).
Concernant le deuxième enfant mesuré au-dessus de ce seuil, dont le cas avait été rendu public le 6 août, l'enquête a conclu à "des sources de contamination faibles dans l'habitation et modérées dans l'école", rapporte Aurélien Rousseau, directeur général de l'ARS d'Île-de-France. Il a toutefois averti qu'"il n'est pas sûr que (la contamination) vienne de Notre-Dame", car elle peut être liée à une pollution préexistante du sol. Son école, située rue Saint-Benoît, a bénéficié d'une décontamination approfondie" pendant l'été, a-t-il ajouté.
Le premier cas était déjà connu. Il n'avait pas entraîné de suivi thérapeutique particulier mais avait impliqué un suivi régulier.